l'Esclave de l'amour (ou Un drame poignant du cinématographe)

Raba ljubvi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Nikita Mikhalkov, avec Ielena Soloveï (Olga Voznesenskaia), Rodion Nakhapetov (Pototski), Aleksandre Kaliagine (Kaliagine), Oleg Basilachvili (Youjakov), Evgeni Steblov (Kanine).

  • Scénario : Fridrich Gorenchtein, Andreï Mikhalkov-Kontchalovski
  • Photographie : Pavel Zebechev
  • Décor : Aleksandre Adabachian
  • Musique : Edvard Artemiev
  • Pays : U.R.S.S. (Russie)
  • Date de sortie : 1976
  • Son : couleurs
  • Durée : 1 h 40

Résumé

Loin de la révolution qui embrase la Russie, se tourne en Crimée un mélodrame bourgeois. Toute l'équipe s'agite autour de l'actrice principale, Olga, star adulée du cinéma muet. Au contact de l'opérateur Pototski, Olga découvre la force du cinéma à la vue de documents filmés clandestinement sur les exactions de l'armée tsariste. Par amour pour Pototski, abattu par l'Okhrana, elle remet aux Rouges les bobines interdites. Seule dans un tramway lancé à vive allure par un chauffeur complice et prise en chasse par les Cosaques, Olga disparaît dans le brouillard.

Commentaire

Soixante ans après la révolution de 1917, porter à l'écran les événements d'Octobre, sans tomber dans les poncifs du cinéma de propagande et les pièges d'une histoire emblématique est le pari que tient ce film. Preuve éclatante d'une fidélité au passé révolutionnaire, l'Esclave de l'amour en restitue l'esprit par l'engagement politique d'Olga – diva du cinéma « usine à rêves » – devenue par amour relais du cinéma d'intervention. Cette belle et émouvante histoire est prétexte à une élégante reconstitution de l'atmosphère magique et du charme désuet des premiers tournages du cinéma muet.