Un débris de l'empire (l'Homme qui a perdu la mémoire)

Oblomok Imprii

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Fridrikh Ermler, avec Fedor Nikitine (Filimonov), Lioudmila Semenova (son ancienne femme), Valeri Solovcov (le mari), Sergueï Guerassimov (le menchevik), Jakov Goudkine (le soldat blessé).

  • Scénario : Fridrikh Ermler, Katerina Vinogradskaïa
  • Photographie : Evgueni Schneider
  • Décor : Evgueni Enei
  • Musique : Vladimir Dechevov
  • Pays : U.R.S.S. (Russie)
  • Date de sortie : 1929
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 2 203 m (environ 1 h 22)

Résumé

Pendant la guerre civile, un homme est devenu amnésique. Il retrouve la mémoire dix ans après, en 1928. Il revoit alors des épisodes de la guerre, la fraternisation, la Révolution, puis le moment où, Rouge lui-même, il est abattu par un Blanc. Il rentre chez lui à Leningrad, nouveau nom de l'ancienne capitale, mais c'est pour retrouver sa femme mariée à un fonctionnaire.

Commentaire

Ermler a peint le drame d'un homme simple et bon, dont l'amnésie transforme la vie personnelle en tragédie. Mais l'effet de contraste lié à la coupure de dix ans était aussi une façon, plus générale, de montrer, de démontrer même, l'opposition entre l'ancien et le nouveau régime. Face à ses souvenirs du tsarisme, le héros découvre en effet, et d'un coup, les réalisations et l'élan de la Révolution toujours en marche. À travers une histoire individuelle approfondie, ce sont aussi tous les aspects du changement social qui apparaissent et une certaine verve satirique accompagne la présentation du premier plan quinquennal – la bureaucratie, elle, n'a pas changé et le fonctionnaire qui a supplanté le héros auprès de son épouse est loin d'être un personnage agréable.