Lumière d'été

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame psychologique de Jean Grémillon, avec Paul Bernard (Patrice), Madeleine Renaud (Cricri), Madeleine Robinson (Michèle), Pierre Brasseur (Roland), Georges Marchal (Julien), Marcel Levesque (M. Louis), Jane Marken (Mme Martinet).

  • Scénario : Jacques Prévert, Pierre Laroche
  • Photographie : Louis Page
  • Décor : Max Douy, Alexandre Trauner, André Barsacq
  • Musique : Roland-Manuel
  • Montage : Louisette Hautecœur
  • Pays : France
  • Date de sortie : 1943
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 30

Résumé

En Haute-Provence, l'amie d'un châtelain tient une auberge dans la montagne, près du chantier d'un barrage. Le châtelain, homme de plaisir, cherche à séduire une jeune femme, liée, elle, à un artiste à la dérive. Tout s'exacerbe jusqu'à ce qu'un bal masqué organisé par le châtelain serve de détonateur : la jeune femme découvre le bonheur avec l'ingénieur du barrage, que son rival essaie de tuer. Mais c'est le peintre qui meurt et les ouvriers se dressent contre l'aristocrate corrompu, qui fait une chute mortelle dans un ravin.

Commentaire

Résumer le scénario ne rend pas justice à un film qui, comme toute l'œuvre de ce grand cinéaste oublié que fut Grémillon, trouve sa pleine valeur dans le langage de l'image. Certes, il est tout à fait à part, ne serait-ce que par l'intrusion permanente d'un baroque évidemment lié à l'apport de Jacques Prévert. Le lyrisme parfois étrange des dialogues, l'intensité excessive de l'interprétation (on a vraiment l'impression que chaque comédien va jusqu'au bout de son personnage), la folie du bal masqué dans un décor étourdissant laissent cependant une place symboliquement importante à des éléments plus proches de l'univers habituel de Grémillon : une nature sauvage et dure, le travail et la dignité des ouvriers, la vérité des sentiments simples. Ainsi transparaît une opposition de classes sociales qui fait en définitive l'intérêt majeur du film.