Les SS frappent la nuit

Nachts, wenn der Teufel kam

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Robert Siodmak, avec Claus Holm (Axel Kersten), Mario Adorf (Bruno Lüdke), Hannes Messemer (Rossdorf), Peter Carsten (Mollwitz), Carl Lange (Thomas Wollenberg).

  • Scénario : Werner Jörg Lüddecke
  • Photographie : Georg Krause
  • Décor : Rolf Zehetbauer, Gottfried Will
  • Musique : Siegfried Franz
  • Montage : Walter Boos
  • Pays : R.F.A.
  • Date de sortie : 1957
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 45

Résumé

Dans une auberge allemande, en 1944, une servante aux mœurs légères est sauvagement assassinée, et on accuse le soldat Keun qui lui avait rendu visite récemment. Le commissaire Kersten chargé de l'enquête, peu convaincu de sa culpabilité, tente de faire admettre à ses supérieurs qu'il s'agit de l'œuvre d'un mystérieux individu doté d'une force bestiale et qui aurait déjà commis plusieurs crimes sauvages. Le vrai coupable est finalement arrêté et avoue, mais en haut lieu, on ne veut pas faire valoir qu'il peut exister un monstre en Allemagne, et on l'exécute discrètement, tandis que le soldat passe en justice. Kersten sera envoyé au front pour refus d'obéissance et les autorités SS refermeront le dossier.

Commentaire

Premier film allemand à parler du passé nazi autrement que dans une perspective déculpabilisante, c'est une reconstitution d'un réalisme et d'une authenticité rares, où l'humour est également présent malgré la gravité du sujet, en l'occurrence l'attitude du régime national-socialiste envers un cas criminel qui déshonore le monde aryen. L'auteur dénonce la tromperie d'un ordre fondé sur l'apparat et les faux-semblants et dépeint toute une partie de la population démoralisée par la guerre, mais qui emboîte le pas au régime, par lâcheté, par intérêt ou par manque de lucidité. Cette œuvre, sur laquelle souffle indéniablement un vent de vérité quant aux personnages et aux situations, fut largement primée au festival de Berlin en 1958.