In the Mood for love

In the Mood for Love

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie dramatique de Wong Kar-wai, avec Maggie Cheung (madame Chan), Tony Leung (monsieur Chow).

  • Scénario : Wong Kar-wai
  • Photographie : Christopher Doyle et Mark Li Ping-bing
  • Musique : Michael Galasso, Umebayashi Shigeru
  • Montage : William Chang Suk-ping
  • Pays : Chine et Hong Kong
  • Date de sortie : 2000
  • Son : couleurs
  • Durée : 1 h 38
  • Prix : Prix d'interprétation masculine pour Tony Leung, Cannes 2000. César du meilleur film étranger.

Résumé

Madame Chan, secrétaire et monsieur Chow, journaliste, emménagent le même jour, dans le même immeuble. Tous les deux sont mariés mais leurs conjoints respectifs sont en voyage d'affaires ; on découvrira d'ailleurs plus tard qu'ils sont partis ensemble. Les allers et venues des déménageurs entre les deux appartements, les croisements et les frôlements dans les couloirs étroits, les premiers échanges vont vite installer l'impression que cet homme et cette femme délaissés sont in the mood for love, tout prêts à tomber amoureux l'un de l'autre. C'est ce qui arrivera (à moins que cela ne se soit produit dès le premier instant), mais il ne se passera rien d'autre entre eux que des regards, de brèves conversations inachevées, de timides effleurements. Même la découverte de leur commune infortune conjugale ne les amènera pas à concrétiser physiquement l'attirance profonde qui les porte l'un vers l'autre.

Commentaire

In the Mood for Love pourrait être une version extrême-orientale de La Princesse de Clèves si le principal personnage féminin résistait à l'amour au nom d'un impératif moral ou religieux. Ce n'est pas le cas et l'on a même l'impression que les deux protagonistes, émerveillés de l'amour qui les inonde, se retiennent de risquer de le modifier en lui donnant son prolongement physique ordinaire. Ils pratiquent une sorte de tao sentimental symétrique de certaines pratiques sexuelles taoïstes où l'accouplement parfait exclut l'orgasme. Au-delà de cette probable spécificité culturelle chinoise, le film atteint pourtant une véritable universalité, car il nous parle de sentiment, de délicatesse, de pudeur et de respect, notions répandues dans toutes les civilisations mais chichement représentées au cinéma naturellement plus porté à s'intéresser aux prédateurs sexuels et aux violents.