Haines

The Lawless

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame psychologique de Joseph Losey, avec MacDonald Carey (Larry Wilder), Gail Russell (Sunny Garcia), John Sands (Joe Ferguson), Lee Patrick (Jan Dawson), John Hoyt (Ed Ferguson), Lalo Rios (Paul Rodriguez), Maurice Jara (Lopo Chavez), Argentine Brunetti (Mrs. Rodriguez), Paul Harvey (le chef de la police).

  • Scénario : Daniel Mainwaring [Geoffrey Homes], d'après son roman The Voice of Stephen Wilder
  • Photographie : Roy Hunt
  • Décor : Al Kegerris
  • Musique : Mahlon Merrick
  • Montage : Howard Smith
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1950
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 1 h 23

Résumé

À Santa Maria petite ville californienne une population mexicaine d'ouvriers agricoles s'entasse dans un quartier périphérique. La vie est paisible : les communautés s'observent. Tout bascule un soir de bal au cours d'une bagarre entre Blancs et Mexicains, quand un jeune cueilleur de fruits Paul Rodriguez assomme un policier et s'enfuit. L'évanouissement d'une petite fille à la vue de son visage ensanglanté et la peur d'un fermier qu'il menace d'une fourche deviennent viol et meurtre pour les bons citoyens de Santa Maria. L'hystérie collective déclenche une chasse à l'homme. Poussé par son amie Sunny Garcia (une Métisse), le journaliste Larry Wilder tente, sans succès, de rétablir la vérité. In extremis, il sauve Paul des lyncheurs, le remet à la police et ouvre une souscription pour sa défense. Furieux, les justiciers haineux de Santa Maria saccagent les locaux de son journal.

Commentaire

Si, pour Losey, le tournage de Haines fut une série de conflits avec les producteurs et même d'affrontement physique avec le directeur de la production, Doc Murmann, il fut surtout un exceptionnel apprentissage du métier aux côtés du scénariste, du directeur de la photo et du dessinateur John Hubbley, le « conseiller visuel » du film. Leurs talents ont rencontré l'exigence professionnelle de Losey débutant. Cette osmose est la réussite du film. Dans un style sobre, l'auteur traduit la réalité de la vie provinciale où les préjugés voisinent avec le racisme. À la folie meurtrière de Santa Maria, il oppose l'esprit libéral américain et le triomphe des mots sur la violence. Acte de foi que la vague déferlante du maccarthysme contredira et dont Losey sera lui-même victime.