Gardiens de phare

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Drame de Jean Grémillon, avec Geymond Vital (Yvon Bréhan), Fromet (son père), Génica Athanasiou (Marie), Gabrielle Fontan (sa mère).

  • Scénario : Jacques Feyder, d'après la pièce de Paul Antier et Cloquemin
  • Photographie : Georges Périnal, Jean Jouannetaud
  • Décor : André Barsacq
  • Montage : J. Feyder
  • Pays : France
  • Date de sortie : 1929
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 2 200 m (environ 1 h 21)

Résumé

Un jeune gardien de phare est mordu par un chien enragé. Peu à peu, la maladie fait son œuvre. Dans une crise de délire, il tente de tuer son père qui est à ses côtés dans le phare. Au cours de l'affrontement, ce dernier, désespéré, est contraint de le précipiter à la mer.

Commentaire

Tourné presque entièrement en décors naturels, à Saint-Guénolé, ce film confirme le grand talent de Jean Grémillon. Partant d'un banal mélodrame du Grand-Guignol (débarrassé, il est vrai, de ses scories par Jacques Feyder, qui s'en tient ici au rôle effacé d'adaptateur), le cinéaste parvient à créer un paroxysme dramatique envoûtant, à la cristallisation d'un conflit lié à la poésie des éléments naturels (vagues déferlant sur les rochers, cloches d'alarme des bateaux en détresse, lumière tournante du phare…). Le refus de tout pittoresque, une interprétation sobre, un rythme sans faille, concourent à la réussite de cette tragédie à huis clos.