Certains l'aiment chaud

Some Like It Hot

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».

Comédie de Billy Wilder, avec Jack Lemmon (Jerry), Tony Curtis (Joe), Marilyn Monroe (Sugar), George Raft (« Spats » Colombo), Pat O'Brien (Mulligan), Joe E. Brown (Osgood Fielding III), Nehemiah Persoff (Bonaparte).

  • Scénario : Billy Wilder, I. A. L. Diamond, d'après une histoire de Robert Thoeren et M. Logan
  • Photographie : Charles Lang
  • Décor : Ted Haworth, Edward G. Boyle
  • Musique : Adolphe Deutsch
  • Montage : Arthur Schmidt
  • Production : B. Wilder
  • Pays : États-Unis
  • Date de sortie : 1959
  • Son : noir et blanc
  • Durée : 2 h 01

Résumé

À Chicago, en pleine prohibition, deux musiciens de jazz au chômage, Joe et Jerry, assistent par hasard à un massacre entre gangsters. Le responsable de la tuerie, « Spats » Colombo, veut à tout prix se débarrasser de ces témoins. Pour échapper à un sort fatal, ceux-ci n'ont pas le choix : accepter la première proposition de leur imprésario en se faisant engager dans un orchestre féminin qui part pour la Floride !

C'est ainsi que les deux lascars, habillés en femmes et rebaptisés Daphné et Joséphine, se retrouvent dans le train de Miami. Très vite, Joe-Joséphine tombe amoureux de Sugar, l'adorable chanteuse de la troupe, qui nourrit le rêve d'épouser un milliardaire et espère le réaliser à Miami. Arrivé sur place, Joe se fait passer pour l'héritier de la Shell et, pour mieux appâter Sugar, feint d'avoir une virilité défaillante. Il prétend posséder le plus beau yacht du port voisin, qui appartient à un vrai milliardaire, le farfelu Osgood Fielding III, lequel tombe amoureux de Daphné à qui il fait une cour assidue… Tout se complique pour Jerry et Joe lorsqu'un congrès de gangsters se tient à leur hôtel, auquel Colombo assiste évidemment. Reconnus, ils doivent prendre la fuite et se retrouvent sur le yacht d'Osgood, où Sugar les rejoint.

Commentaire

Le ukulélé de Marilyn

Comédie au rythme trépidant, dont les péripéties s'enchaînent avec une logique imparable, d'une drôlerie étourdissante, Certains l'aiment chaud est désormais un film mythique. La parodie de film de gangsters – désopilante au demeurant – y sert de cadre à une intrigue sentimentale qui jongle avec le travestissement et l'ambiguïté sexuelle en se jouant de la censure… Billy Wilder et son coscénariste I.A.L. Diamond cultivent à plaisir le double sens dans le titre (il peut s'agir du jazz comme du sexe) et dans les dialogues – dont la dernière réplique, le légendaire « Nobody's perfect (Personne n'est parfait) » – est le digne couronnement. Ils biaisent ainsi en virtuoses avec le Code Hays encore en vigueur à Hollywood, hâtant sa désagrégation. La scène où Tony Curtis feint une totale apathie sexuelle pour mieux inciter la candide joueuse de ukulélé à déployer sa science du baiser langoureux est d'un érotisme vibrant qui, grâce à l'humour de la situation, est passé comme une lettre à la poste.

Pour Marilyn Monroe, le rôle de Sugar (Alouette dans la VF supervisée par Raymond Queneau), délicieusement ingénue et irrésistiblement sexy, est un des plus réussis de sa carrière… Quant à Tony Curtis et Jack Lemmon, ils parviennent à se tirer de leurs périlleuses compositions de travestis sans tomber dans la vulgarité ou le scabreux. Un classique qu'on revoit toujours avec la même jubilation !

  • 1959 Certains l'aiment chaud, film de B. Wilder, avec M. Monroe.