Breaking the Waves
Breaking the Waves
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des films ».
Drame de Lars von Trier, avec Emily Watson (Bess), Stellan Skarsgard (Jan), Katrin Cartlidge (Dodo), Jean-Marc Barr (Terry), Adrian Rawlins (Dr Richardson).
- Scénario : Lars von Trier
- Photographie : Robby Müller
- Décor : Karl Juliusson
- Musique : Joachim Holbek
- Montage : Anders Refn
- Pays : Danemark
- Date de sortie : 1996
- Son : couleurs
- Durée : 2 h 58
- Prix : Grand Prix du jury, Cannes 1996 ; César du meilleur film étranger
Résumé
Dans l'austère île de Skye, Bess effraie un peu son entourage par sa bonté candide, sa générosité exaltée. On la laisse quand même épouser celui qu'elle a choisi : un beau gars, Jan, qui n'est pas de l'île mais travaille sur une plate-forme pétrolière. Pendant quelques semaines, Bess peut enfin épancher son besoin d'aimer, mais Jan doit bientôt repartir sur sa plate-forme de forage. C'est un infirme qui revient, car un accident a fait de Jan un paralytique. Ne pouvant plus aimer physiquement sa femme, il lui demandera de se donner à d'autres hommes. Il finit par la convaincre qu'en se sacrifiant ainsi elle l'aidera à guérir. Commence alors pour Bess une longue et irrémédiable déchéance…
Commentaire
Dans ce beau mélo évangélique, Lars von Trier, récemment converti au catholicisme, s'attache à montrer que l'absolue bonté n'est récompensée qu'après la mort. Sur terre, elle fait scandale et mène à la solitude et à la folie. Pécheresse par dévouement, Bess n'est qu'amour, un amour fou, éperdu, qui dérange l'entourage comme une lumière trop vive qui commence par aveugler mais qu'on ne peut plus oublier une fois vue. Ample et rythmé, Breaking the Waves est une œuvre originale qui s'attaque au problème du bien et du mal en utilisant toutes les ressources d'une écriture cinématographique riche et sans afféterie. Remarquable interprétation de la vibrante Emily Watson qui donne force et cohérence à un personnage qui trébuche sans cesse entre l'apparence de la naïveté et celle de la dépravation, entre sainteté et folie.