tonalité
Ensemble des relations entre les degrés hiérarchisés d'une échelle de sons ou d'une gamme, par rapport à la tonique. (Synonyme : ton.)
On parle habituellement de « tonalité » – par opposition à la modalité et à l'atonalité – à propos du système tonal ne conservant plus que deux modes, le majeur et le mineur ; c'est celui qui a dominé la musique occidentale pendant près de trois siècles, de 1600 à 1900, sans avoir pour autant disparu aujourd'hui.
Le système tonal
Dans ce système hiérarchisé, fondé sur un principe d'attraction et d'opposition, tension-détente, existent douze tonalités majeures et douze tonalités mineures, chacune des (deux fois) douze ayant comme tonique l'un des douze sons (l'une des douze notes) de l'échelle chromatique tempérée, les onze autres se définissant chaque fois par leur position hiérarchique (ou fonction tonale) correspondante (dominante, sous-dominante, sensible, etc.). Pour chaque son peuvent donc exister, selon la tonalité dans laquelle on se trouve, (deux fois) douze fonctions tonales.
Les mutations de la tonalité
La généralisation du tempérament égal, au xviiie s., a permis, non seulement d'écrire dans n'importe quelle tonalité, mais aussi et surtout, avec le classicisme viennois et la forme sonate, de moduler à partir de toute tonalité vers toute autre. Cela a assuré le triomphe de la tonalité, tout en jetant les germes de sa destruction, ou plutôt de son éclatement – car, plus on module, plus les fonctions tonales deviennent ambiguës et alors s'affaiblissent.