ski
(norvégien ski)
Sport de glisse sur la neige avec deux longues lames de bois, de métal ou de matière synthétique.
On distingue deux types de pratiques de ski : le ski alpin (épreuves courtes de descente et de slalom sur des pentes généralement accentuées) et le ski nordique (épreuves d'endurance, de marche, de saut et de biathlon).
Le ski alpin est principalement pratiqué en Amérique du Nord et en Europe de l'Ouest, dans le massif des Alpes.
Le ski nordique est principalement pratiqué en Scandinavie, en Europe centrale et en Russie.
Depuis les années 1970, à côté des disciplines traditionnelles et dans le sillage de la vague des sports extrêmes, des activités spectaculaires accèdent au statut de disciplines à part entière, telles que le ski acrobatique, qui englobe le saut, les bosses, le skicross, le half-pipe, le ski de ballet (avec enchaînement de figures) et le surf des neiges.
1. Les débuts du ski
1.1. Une activité très ancienne
« Ski » est un mot issu du norvégien. Des peintures rupestres préhistoriques représentant des hommes à ski ont été découvertes en Norvège, et un ski fossile, le ski de Hoting, qui daterait de 3 000 ans avant J.-C., a été retrouvé en Suède. Ces vestiges témoignent à la fois de l'âge et de l'origine géographique du ski. On pense que celui-ci était également connu en Asie centrale et en Mandchourie plusieurs siècles avant notre ère.
1.2. L'arrivée du ski en montagne et chez les militaires
Le ski reste un simple moyen de locomotion jusqu'à la fin du xixe s. Il sert aussi à la chasse et à la guerre ; les armées scandinaves y ont recours dès le xve s. Au xixe s., la pratique du ski se répand dans les régions montagneuses d'Europe de l'Ouest. En France, c'est un alpiniste de Grenoble, Henri Duhamel, qui le découvre au pavillon norvégien de l'Exposition universelle de Paris, en 1878. Mais les fixations nordiques ne sont pas adaptées aux pentes du Dauphiné. Il faut attendre 1889 pour voir apparaître le premier brevet de fixations de ski. Un an plus tôt, la traversée à ski du Groenland par l'explorateur norvégien Fridjtof Nansen et ses quarante compagnons fait connaître à travers le monde ce mode de locomotion sur neige.
Les militaires aussi contribuent au développement de la pratique du ski. Celle-ci est introduite dans les troupes alpines de Briançon en 1900. En 1904, le ministère de la Guerre crée dans cette ville une école normale de ski.
2. La pratique sportive
2.1. Les sports d'hiver
Le ski sportif naît dans les années 1870 à Christiania (aujourd'hui Oslo), en Norvège, où sont organisées les premières courses de fond et les premières épreuves de saut. Le Ski-Club de Christiania est fondé en 1877. C'est également en Norvège qu'apparaissent, dix ans plus tard, les premières infrastructures liées à la pratique du ski comme activité de loisirs. Bientôt, les grandes stations de villégiature des Alpes, comme Davos, Chamonix ou Saint-Moritz, développeront les « sports d'hiver ».
2.2. Les premières compétitions de ski
Simultanément se déroulent les premières compétitions de ski. Holmenkollen, en Norvège, est depuis 1892 le théâtre de concours annuels fréquentés par les skieurs des pays nordiques. Le premier concours international organisé par le tout nouveau Club alpin français a lieu à Montgenèvre, en 1907. Tous les participants sont des militaires. La première descente a lieu à Montana, en Suisse, en 1911 – elle est dotée par sir Roberts of Kandahar, ancien officier de l'armée des Indes –, et le premier slalom, à Mürren, toujours en Suisse, en 1922. Cette même année, l'Autrichien Hannes Schneider crée la première école de ski, à Saint-Anton.
2.3. Le ski aux jeux Olympiques d'hiver
En 1924, aux premiers jeux Olympiques d'hiver, organisés à Chamonix, seules les disciplines nordiques sont représentées. En 1931, le Britannique Arnold Lunn introduit le ski alpin dans les Championnats du monde – organisés depuis 1925 – et fait reconnaître les épreuves alpines par la Fédération internationale de ski, limitées alors à la descente et au slalom (l'actuel slalom spécial). Le slalom géant apparaît en 1950, et le super G, ou super géant, seulement en 1987. La descente et le slalom deviennent des disciplines olympiques à Garmisch-Partenkirchen, en 1936. La Coupe du monde de ski alpin date de 1967. Le passage au professionnalisme a lieu à la fin des années 1970 – non sans une épreuve de force entre les skieurs et les autorités olympiques : c'est ainsi que le champion autrichien Karl Schranz est privé de Jeux en 1972, pour avoir enfreint les règles de l'amateurisme.
2.4. L'organisation du ski en France
Le premier Ski-Club des Alpes est créé à Grenoble par Henri Duhamel en 1896. En 1907, l'Union des sociétés françaises des sports athlétiques, autorité suprême du sport, reconnaît le Club alpin français (C.A.F.) comme seul pouvoir sportif pour le ski en France. Les jeux Olympiques de Chamonix donnent naissance à la Fédération française de ski (F.F.S.) – réclamée par les clubs –, qui devient indépendante du C.A.F., et à la Fédération internationale de ski (F.I.S.). La F.F.S. rassemble aujourd'hui plus de 470 000 licenciés pour plus de 2 000 clubs. Près de huit millions de personnes fréquentent les pistes de ski en France. Il existe, réparties dans les cinq massifs montagneux du territoire – Alpes, Pyrénées, Jura, Vosges et Massif central –, quelque 430 stations de sports d'hiver. Celles-ci sont équipées de près de 4 200 remontées mécaniques et offrent un domaine skiable d'environ 1 800 kilomètres – le plus grand d'Europe. Les stations emploient 15 400 personnes pour s'occuper des remontées et des pistes. Quelque 11 000 moniteurs travaillent en saison dans les 250 écoles que compte la F.F.S.
2.5. Les techniques et le matériel
Les premières techniques de virage à ski sont norvégiennes. Il s'agit du « telemark » – virage en génuflexion qui se pratique avec du matériel proche des skis nordiques – et du « christiania », qui permet de s'arrêter en tournant, skis parallèles, à l'issue d'un saut. En 1922, l'Autrichien Hannes Schneider ouvre son école de ski à Saint-Anton, où il mettra au point le « virage stem », skis convergents, au cours duquel le poids du skieur passe d'un ski sur l'autre. Dans les années 1930 apparaît le « virage sauté », skis parallèles, pratiqué par l'Autrichien Toni Seelos. Après lui, le Français Émile Allais met au point la technique de la « rotation-agenouillement-ruade ». À la fin des années 1950, Jean Vuarnet fixe les règles du « vissage-angulation », fondé sur le déplacement des skis sous le corps. Il invente aussi la position dite « de l'œuf » qui favorise la pénétration dans l'air du skieur de descente. La technique du ski alpin ne cesse de s'améliorer, du christiania léger au virage performance.
Les skis paraboliques et à double spatule, dits « twin tips », permettent aujourd'hui le ski en freestyle, un usage qui délaisse la compétition au profit d'une approche ludique en loisir.
Pour en savoir plus, voir les articles ski alpin, ski nordique et ski acrobatique.