sirène

(bas latin sirena, du grec seirên)

Dans la mythologie, démon marin femelle représenté sous forme d'oiseau ou de poisson avec tête et poitrine de femme et dont les chants séducteurs provoquaient des naufrages.

Les sirènes, au nombre de deux ou trois, étaient des nymphes, filles du fleuve Achéloos et de la muse Melpomène, ou encore de Phorkys et de Stérope. Déméter, irritée contre ces nymphes parce qu'elles avaient assisté indifférentes à l'enlèvement de Perséphone par Pluton, les métamorphosa en monstres, moitié femme et moitié oiseau, suivant certains auteurs, moitié femme et moitié poisson, suivant d'autres.

Retirées dans les îlots situés entre la côte de Sicile et celle de l'Italie, les sirènes attiraient les navigateurs par la douceur de leurs chants et les faisaient périr (épisode de l'Odyssée). Ayant échoué auprès d'Orphée et d'Ulysse, elles se précipitèrent dans la mer et furent métamorphosées en rochers.

La légende des sirènes n'est pas limitée à la Méditerranée ; elle se retrouve dans de nombreuses civilisations. Parfois, des « hommes marins » ou des « hommes-poissons » ou siréneaux accompagnent les sirènes ou tiennent leur place, en Babylonie, chez les Amérindiens. Il est classiquement considéré que les lamantins et les dugongs sont à l'origine du mythe des sirènes en raison de leurs mœurs aquatiques et de leurs mamelles pectorales notamment ; c'est d'ailleurs à cause de ce rapprochement que les zoologistes les appelèrent siréniens. Dans les régions plus septentrionales, ce sont plutôt les phoques qui paraissent à l'origine de la légende. Mais il est permis d'interpréter autrement le mythe des sirènes : celles-ci incarnèrent un idéal féminin inaccessible et furent souvent associées au dieu du Soleil des premières religions. Les rencontres avec des mammifères marins n'auraient pas contribué à la genèse du mythe. Au contraire, par la suite, la description des siréniens ou des phoques fut déformée jusqu'à coïncider avec celle des sirènes.