paléographie
Science des anciennes écritures.
La paléographie retrace l'histoire des écritures et apprend à déchiffrer et à dater les documents qui nous ont conservé les textes anciens. Aujourd'hui, l'évolution morphologique des lettres s'étudie en fonction du mode de tracé (ductus) et de l'instrument utilisé.
La lettre capitale grecque est à l'origine des écritures occidentales, et une bonne part de nos majuscules modernes d'imprimerie en gardent le type exact. L'usage du papyrus vulgarise, à partir du iiie s. avant J.-C., l'écriture de type manuel (cursive). Puis se développe une écriture « de librairie » appelée onciale, qui connaît son apogée aux ve-viie s., suivie au viiie s. d'une écriture, dite minuscule, assez semblable à la minuscule typographique moderne. L'écriture romaine a connu une évolution parallèle, qui se classe sous les mêmes dénominations de capitale, cursive, onciale et minuscule. Dès le iiie s., l'onciale latine prend la succession de la capitale. À mesure que se dissocie le domaine primitivement romain, apparaissent des écritures dites « nationales », issues de la cursive ou de l'onciale romaines : bénéventine (Italie), wisigothique (Espagne), insulaire (Irlande, Grande-Bretagne). Sous le règne de Charlemagne, apparaît une nouvelle minuscule, dite caroline. Aux xiiie et xive s. se répand l'écriture gothique, puis au xve s., l'écriture humanistique. Au xvie s., les imprimeurs remettent à l'honneur la minuscule caroline, sous le nom de romaine, et inventent l'italique.