néodarwinisme
Théorie explicative de l'évolution, dite aussi « théorie synthétique », qui ne reconnaît que les mutations génétiques et la sélection naturelle comme facteurs de l'apparition de nouvelles espèces animales ou végétales et de leur expansion.
C. Darwin a expliqué l'évolution des espèces par le jeu de la sélection naturelle : si les variations aléatoires qui s'expriment chez les individus sont favorables, ceux-ci ont plus de chances de survivre et de transmettre leurs caractères à leur descendance. Or, Darwin n'a pas fourni d'explication quant à l'apparition et à la transmission de ces variations. Il ignorait les travaux d'un de ses contemporains, G. Mendel, qui a énoncé des lois de la transmission des caractères héréditaires.
Les fondements génétiques de l'évolution
Après la redécouverte des lois de Mendel, en 1900, et l'identification des supports matériels de l'hérédité, les gènes (portés par les chromosomes des cellules), l'évolution peut être interprétée en termes de changements de proportion entre les différentes versions (ou allèles) des gènes dans les populations naturelles que forment les espèces vivantes.
Le biologiste américain T. H. Morgan est l'un des premiers à rapprocher la génétique et les travaux de Darwin. Un autre Américain, T. Dobzhansky, rapporte, en 1937, que les différentes populations d'une espèce observées dans la nature diffèrent les unes des autres par les proportions des versions d'un même gène. Ces différences peuvent s'expliquer par la sélection naturelle des variants génétiques favorables. Dobzhansky estime que cette microévolution, au sein d'une espèce, est responsable de la macroévolution, c'est-à-dire de la diversification des espèces, car une population devenant de plus en plus modifiée génétiquement peut donner naissance à une espèce nouvelle.
Les théories modernes
Dès le milieu du xxe s., le darwinisme réinterprété à la lumière de la génétique, appelé « néodarwinisme » ou « théorie synthétique de l'évolution », est de loin la théorie dominante. Pour Darwin, comme pour la plupart de ses continuateurs, les variations aléatoires (c'est-à-dire les mutations génétiques) sont de faible ampleur et seule leur accumulation graduelle serait responsable de l'évolution. Cette vision « gradualiste » de l'évolution, de même que le rôle déterminant attribué à la sélection naturelle, fait cependant l'objet de critiques, sur lesquelles se fondent d'autres modèles de l'évolution (mutations de grande ampleur, provoquant des « sauts » évolutifs, ou mutations neutres au regard de la sélection naturelle).