les parsonniers
Communautés, constituées par des groupements de familles ayant une propriété indivise, et dont les membres, soumis à des règles communes, étaient très solidaires entre eux.
La plupart de ces communautés, répandues surtout en Auvergne, dans le Bourbonnais et le Nivernais, disparurent au xixe siècle.
Les parsonniers sont cités pour la première fois par Voltaire, dans son Dictionnaire philosophique, à l'article « Économie domestique », puis dans la grande Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, à l'article « Communautés moraves ». Depuis Rétif de la Bretonne (dans les Posthumes) et Michelet, ils reviennent périodiquement sur le devant de la scène, kolkhoziens ou kibboutzim pour les uns, communauté mystique ou protestants pour les autres.
Ces communautés agricoles, dont les plus anciennes auraient été fondées à l'époque de Charlemagne, étaient soumises à l'autorité absolue d'un maître et d'une maîtresse qui étaient élus, et ne pouvaient être ni mari et femme, ni frère et sœur, ni père et fille. C'est le maître qui décidait seul de la répartition du travail et des mariages, et qui représentait la communauté à l'extérieur (ventes dans les foires, procès, relations avec le propriétaire). De son côté, la maîtresse régissait tout dans la maison (cuisine, laiterie, fabrication du pain, basse-cour) et assurait l'hospitalité légendaire des parsonniers.
Leur auto-organisation et leur autosuffisance appropriaient au mieux division du travail, techniques et main-d'œuvre aux terroirs qu'ils acquéraient peu à peu. Du coup, se comprend le bien-fondé de nombre de leurs attitudes. Ils n'étaient pas antimilitaristes, mais ne supportaient pas que la conscription désigne qui allait combattre. Ils n'étaient pas anti-catholiques, mais n'attendaient pas que la législation canonique classique vienne régler leurs alliances matrimoniales.
Bref, ils avaient appris qu'il était vital pour eux qu'un pouvoir extérieur ne vienne pas se mêler de leurs affaires. La dernière de ces communautés a été juridiquement dissoute en 1912.