iode
(grec iôdês, violet)
Corps simple, quatrième non-métal de la famille des halogènes. (Élément de symbole I.)
- Numéro atomique : 53
- Masse atomique : 126,90
- Masse volumique : 4,9 g/cm3
- Température de fusion : 114 °C
- Température d'ébullition : 184 °C
CHIMIE
Découvert par Courtois en 1811, l'iode est un solide gris-noir, à éclat métallique, cristallisé en paillettes orthorhombiques, doué d'odeur irritante. Chauffé, il donne des vapeurs violettes et il fond en donnant un liquide noir. L'iode est peu soluble dans l'eau (eau d'iode) mais très soluble dans les solutions d'acide iodhydrique et d'iodure de potassium, dans l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone et le chloroforme. Une trace d'iode libre donne, avec l'empois d'amidon, une coloration bleu intense. Au point de vue chimique, l'iode ressemble aux autres halogènes, mais est moins électronégatif. Sa combinaison avec l'hydrogène n'a lieu qu'à chaud, et elle aboutit à un équilibre.
L'iode donne, avec l'ammoniac, un solide instable, l'iodure d'azote, qui détone facilement. Avec les hydrocarbures et les composés organiques on observe souvent une lente action destructrice, qui explique les propriétés bactéricides de l'iode. Ce corps attaque les métaux à chaud mais a peu d'actions sur les non-métaux.
On le trouve sous forme d'iodures, dans l'eau de mer et dans les eaux salées des puits de pétrole ; il s'accumule dans certains végétaux marins (algues). La principale source d'iode est constituée par les eaux mères des nitrates du Chili qui renferment surtout de l'iodate de sodium.
L'iode sert à fabriquer le sel d'argent, utilisé en photographie, l'iodoforme, antiseptique, et certains colorants, telle la fluorescéine. La teinture d'iode est une solution alcoolique d'iode utilisée comme désinfectant pour les blessures externes. L'iode est aussi l'un des composants des tablettes de purification de l'eau, utilisées pour obtenir de l'eau potable. Beaucoup de médicaments et de produits nettoyants pour la peau contiennent de l'iode.
MÉDECINE
L'iode est nécessaire à la synthèse des hormones de la glande thyroïde et a par ailleurs en médecine diverses utilisations, notamment comme antiseptique.
L'organisme obtient l'iode (I) dont il a besoin à l'état de sels minéraux (iodures) grâce aux aliments (eau, produits de la mer, sel). Un apport minimum est indispensable à tout âge ; il doit être plus important avant et durant la grossesse.
La glande thyroïde capte les iodures et les utilise pour synthétiser les hormones thyroïdiennes.
Les carences en iode ne s'observent quasiment plus dans les pays développés du fait des apports alimentaires et de l'enrichissement artificiel du sel de table en iode. Cependant, elles existent encore dans certaines régions de montagne éloignées de la mer. Elles se traduisent par un goitre (augmentation de volume de la thyroïde), voire une hypothyroïdie (activité réduite de la thyroïde) avec un risque de retard mental chez l'enfant.
Utilisation thérapeutique et contre-indications
L'iode à usage externe est essentiellement représenté par la polyvidone iodée en solution, pommade, ovule gynécologique et par la solution alcoolique officinale (improprement appelée teinture d'iode), qui est plus irritante et se conserve moins bien. Actif sur des bactéries et des champignons, il est indiqué pour la désinfection du matériel médical, l'antisepsie des plaies cutanées ou de la peau avant une injection, le traitement des inflammations et des infections des muqueuses. Ses contre-indications sont le jeune âge (nourrisson), la grossesse et l'association avec des antiseptiques mercuriels (mercurobutol). Les effets indésirables de l'iode sont des allergies, une coloration anormale de la peau (jaune, brun, aspect sale) et un effet caustique. Des applications trop étendues et trop répétées peuvent provoquer une anomalie du fonctionnement de la thyroïde (dysthyroïdie) par surcharge iodée.
L'iode à usage interne est employé en radiologie sous forme de produits de contraste iodés, pour rendre certaines structures telles que les voies urinaires opaques aux rayons X. Le soluté de Lugol (solution iodo-iodurée) est prescrit dans le traitement de certaines hyperthyroïdies graves. Enfin, il peut arriver que d'autres médicaments, comme l'amiodarone, renferment de l'iode dans leur composition. Outre le risque de dysthyroïdie, les produits contenant de l'iode peuvent occasionner des réactions allergiques allant parfois jusqu'au choc anaphylactique. Des doses plus importantes peuvent provoquer des troubles digestifs aigus et l'apparition d'une anurie (arrêt de la sécrétion urinaire) qui peut être fatale. Une insuffisance rénale est un facteur de risque. Avant l'examen, le médecin doit donc s'informer des antécédents du sujet et, au besoin, lui prescrire un traitement antiallergique.
Voir aussi : iodide, glandethyroïde.