hystérie
Trouble névrotique caractérisée par la conversion corporelle d'un conflit psychique.
Histoire, psychiatrie et psychanalyse
Décrite pour la première fois par Hippocrate comme résultant de déplacements de l'utérus chez des femmes privées de relations sexuelles, l'hystérie, arrachée à la sorcellerie et au discours religieux dans lesquels la tenait le Moyen Âge, ne fera retour dans le champ médical qu'à partir du xviie s.
Mais ce n'est qu'au xixe s., surtout avec J.-M. Charcot, que commence son étude scientifique. À la recherche d'une lésion des nerfs comme cause de l'hystérie, celui-ci montre que les symptômes hystériques (anesthésies, contractures, paralysies, aphonies, cécités) peuvent être provoqués ou supprimés sous hypnose par la parole.
Cela rend évident à S. Freud, qui suivit pendant quelques mois l'enseignement de Charcot et qui s'intéresse également aux travaux de Josef Breuer, que la cause de l'hystérie ne saurait être que psychique : cette étiologie psychique, qui est responsable de l'atteinte corporelle, ne peut être dénouée qu'en étant exprimée avec des mots. Cette découverte et celle d'inconscient vont de pair avec l'invention de la psychanalyse. Freud décrit deux formes de la structure hystérique de la personnalité : l'hystérie de conversion et l'hystérie d'angoisse. Il montre l'importance du refoulement en tant que défense dans cette structure, de la dissociation entre représentation et affect. Celui-ci, séparé de la représentation, étant converti somatiquement dans l'hystérie de conversion ou transformé en angoisse dans l'hystérie d'angoisse. J. Lacan a montré que l'intérêt que l'hystérique éprouve pour la femme ne concerne pas un individu mais le mystère de sa propre féminité.
Description clinique de l'hystérie
Ainsi, selon la psychanalyse, l'hystérie résulterait du refoulement d'un conflit œdipien non résolu. La personnalité hystérique est très influençable malgré une froideur apparente ; elle se réfugie dans l'imaginaire (tendance au théâtralisme, à la mythomanie), souffre d'insatisfaction sexuelle et joue un jeu ambigu de séduction et de mise à distance. Les crises hystériques, qui surviennent souvent en public, peuvent revêtir des formes très diverses : crise de nerfs, perte de connaissance, paralysie, convulsions, œdème, troubles circulatoires, etc. Elles sont sans cause organique : c'est un « langage corporel » par lequel l'hystérique exprime ses conflits inconscients.
L'hystérie est une pathologie profonde et durable, vite invalidante. Cette névrose est classée parmi les « troubles de conversion ou troubles dissociatifs ».
Traitement de l'hystérie
Les anxiolytiques ou les antidépresseurs peuvent atténuer les troubles, mais l'essentiel du traitement repose sur la psychothérapie.
Voir aussi : névrose, simulation.