guilde
(latin médiéval gilda, du moyen néerlandais gilde, corporation)
Au Moyen Âge, association groupant des marchands exerçant une profession commune.
Les guildes apparurent à la fin du viiie s. Les confréries chrétiennes, qui s'étaient multipliées dès les premiers siècles de notre ère pour suppléer la famille et l'État défaillants, en furent à l'origine.
Le réveil économique du xie s. plaça le négociant devant une série de difficultés : défense de ses chars sur les routes, résistance aux péagistes insatiables, etc. La guilde devint alors une véritable association de marchands d'une région, de transporteurs d'un même cours d'eau, d'habitués d'une même cité commerçante.
La Flandre et les régions rhénanes étaient le berceau des guildes économiques, qui, au xiiie s., se développèrent en Angleterre, dans les pays scandinaves, et peut-être dans le monde musulman, sous une forme différente. Les guildes possédaient, en général, des privilèges et des juridictions propres, codifiés dans un statut reconnu officiellement : fixation des prix, monopole du commerce, contrôle des poids et mesures, etc.
Si leur formation aida puissamment le mouvement communal, en développant l'esprit de solidarité et de résistance au régime banal, elles devinrent, dès la fin du xiie s., des corps réservés à une puissante caste de marchands patriciens, répondant aux seuls besoins du grand commerce.
Au xve s., le déclin des guildes fut manifeste, comme celui des hanses. Elles retrouvèrent alors souvent le caractère de confréries, dont les rites se sont maintenus fort tard (xixe s., en Angleterre).