gangsta rap
(argot américain signifiant « rap de gangsters »)
Mouvement musical apparu sur la côte ouest des États-Unis en 1984, qui relate la vie des gangs de jeunes noirs.
Origine
La traduction littérale, « rap de gangsters », explique parfaitement de quoi il s'agit. En effet, les paroles ultraviolentes du gangsta rap relatent la vie des gangs des jeunes Noirs américains : règlements de comptes, viols, trafic de drogue, etc. Venant de la côte ouest des États-Unis, des artistes comme NWA ou Ice T s'expriment dès le milieu des années 1980 sur leurs exploits malfaisants. Créé en 1984, le label Def Jam annonce ce nouveau courant. Au début des années 1990, le funk des années 1970 allait offrir au gangsta rap de nouvelles bases musicales, plus mélodieuses et plus dansantes. Cette ouverture permet le très grand succès d'artistes tels que Snoop Doggy Dogg, Warren G ou Ice Cube. En 1992, Suge Knight, un ancien membre du gang de Los Angeles, les Bloods, s'associe avec le rapper Dr Dre pour créer Death Row Records (Death Row : le « pavillon des condamnés à mort »), un label spécialisé dans cette forme de musique. Associé à Time Warner, il écoule plus de quinze millions de disques en trois ans.
Brûlots
Le gangsta rap fait alors l'objet de nombreuses polémiques aux États-Unis. Le sénateur républicain Bob Dole lance une vigoureuse campagne contre ces groupes, fustigeant leur violence et leurs appels au meurtre contre la police (en France, le groupe de rap Ministère amer s'attirera pareillement, au cours de l'été 1995, les foudres des syndicats de policiers pour ses propos hostiles aux forces de l'ordre). Time Warner est contraint de rompre son association avec Death Row et le gouvernement américain impose qu'un autocollant attirant l'attention des acheteurs sur la virulence des chansons soit étiqueté sur les disques. Pour excessif et machiste qu'il soit, le gangsta rap a au moins le mérite de porter à la connaissance de tous la dure réalité des ghettos. Et, de toute façon, l'acteur James Cagney l'avait bien compris en son temps : le malfrat fait vendre.