fonte
(latin populaire *fundita, du latin classique fundere, fondre)
Action, art de mouler certains objets, avec du bronze ou tout autre métal en fusion.
À l'exception du fer, plus souvent forgé que fondu, tous les métaux utilisés dans l'ameublement : or, argent, cuivre, laiton, bronze, plomb, étain, aluminium, sont le plus souvent traités par la fonte. Les premières pièces fondues, dès la plus haute antiquité, furent des objets pleins, et ce n'est qu'après des siècles que l'on trouva le moyen d'en couler seulement l'enveloppe. Les procédés appliqués à cet effet sont de deux sortes.
La fonte à la cire perdue
Ce procédé consiste à couler, entre un noyau qui représente la forme à réaliser et une chape de terre surmoulée sur lui, une pellicule de bronze qui se substitue à la couche de cire interposée entre le noyau et l'enveloppe. Vaporisée par le jet en fusion, la cire s'échappe par les évents ménagés dans l'épaisseur du moule. L'Antiquité, le Moyen Âge ont pratiqué la fonte à la cire perdue : on coulait alors un bronze très mince grâce auquel ont été produits des ouvrages de grandes dimensions.
La Renaissance a maintenu cette tradition. Les exemples les plus admirables en sont le Persée de Cellini (1553) et le groupe funéraire de Henri II et de Catherine de Médicis, à Saint-Denis, fondu d'un seul jet, sans aucune bavure, par G. Pilon (1570). Sous le règne de Louis XIV, c'est à la cire perdue que les frères Keller ont exécuté les bronzes des jardins de Versailles.
Le procédé est également utilisé dans la statuaire africaine.
La fonte au sable
Cet autre procédé consiste à fractionner le modèle en plusieurs parties, qu'on moule respectivement en des châssis garnis de sable, lesquels recevront la coulée de bronze. Les pièces refroidies seront réparées à la lime et au burin, puis assemblées par des rivets. La plupart des bronzes d'édition sont exécutés de cette manière.