coque

(latin coccum, excroissance)

Carcasse d'un navire, constituée du bordé, des cloisons, des ponts et des raidisseurs.

À l'époque des coques en bois

La construction des navires à charpente en bois s'effectuait sur un chantier naval sous la direction d'un maître d'œuvre. Près du chantier, on procédait au façonnage des mâtures, à la découpe des planches et des autres éléments de la future charpente. On les assemblait ensuite sur l'aire de montage. La quille, véritable colonne vertébrale du navire, était placée sur des blocs de bois d'œuvre, puis on y rattachait l'étrave (avant du navire) et l'étambot (arrière du navire). Les bordés, qui définissent la silhouette de la coque, venaient s'ajuster sur la quille. On en commençait la pose par le milieu pour continuer ensuite vers les deux extrémités de la charpente. On complétait cette dernière par la mise en place de membrures de renforcement, une fois le bordage terminé. On entreprenait alors le planchéiage de l'ensemble avant d'installer les ponts. Ceux-ci reposaient sur des poutres disposées sur toute la largeur de la coque et supportées par des genoux solidement fixés sur les bordés. Lorsque la coque était achevée, on bâtissait sous elle un berceau coulissant qui permettait sa mise à flot. L'armement, le gréage, la pose des éléments de décoration, etc., pouvaient ensuite commencer.

Améliorations techniques

Si la construction navale et les différents types d'embarcations employées évoluèrent lentement au cours des siècles, l'apparition de nouveaux matériaux pour les voiles et les cordages fut à l'origine de progrès radicaux. On améliora également les procédés de construction des coques : la coque du type caravelle fut ainsi modifiée en superposant deux séries de planches, la seconde perpendiculairement à la première. Des dérives centrales ou latérales amovibles, fixées sur la coque du navire, conférèrent aux embarcations une meilleure stabilité et facilitèrent la manœuvre. Lorsque les voiles auriques apparurent, les bateaux purent naviguer ou, tout au moins, louvoyer. À l'époque des charpentes en bois, les chantiers navals restèrent en général de taille modeste (une centaine de personnes pour les chantiers les plus importants). Toutefois, le Royal Navy Dockyard de Portsmouth, en Grande-Bretagne, employait déjà, au xviiie s., une main-d'œuvre importante. Maintes innovations techniques qui virent le jour sur ces grands chantiers sont encore employées à l'heure actuelle : cale sèche, gabarits de construction, outils de levage, stockage de pièces détachées et production en série de coques identiques. D'autres innovations perdurèrent même après l'apparition de nouveaux matériaux de charpente (fer, puis acier).