char moyen ou char de bataille
Aujourd'hui, char pesant de 35 à 45 t environ (doté en général d'un canon de 105 à 125 mm).
Un char comporte un châssis constitué par une caisse blindée (tôles ou pièces moulées assemblées par soudage) et un train de roulement à chenilles, relié à cette caisse par une suspension le plus souvent à barres de torsion. Le plancher est aménagé pour limiter l'effet des mines. Le moteur, surtout Diesel, peut atteindre une puissance de 1 500 ch. L'armement est en général porté par une tourelle à rotation totale. Le système de tir, combinant une lunette de pointage, un télémètre optique ou laser jumelé à un calculateur, autorise une portée de 2 500 m. Le tir de nuit est rendu possible par la généralisation des récepteurs infrarouges. Les chars légers, amphibies pour la plupart d'entre eux, associent au traditionnel canon des missiles téléguidés sol-sol ; les chars antiaériens, des canons mitrailleurs ou des missiles sol-air.
Les premiers chars d'assaut français Schneider (13,5 t) et Saint-Chamond (23 t) sont engagés en 1917. Leur homologue britannique, le tank Mark I (25 t) les a précédés en 1916. Le char Renault FT (6,5 t, canon de 37 mm) employé en mars 1918 contribue largement à la victoire finale. Après 1921, les efforts portent sur l'augmentation des calibres, sur l'amélioration des blindages et sur la vitesse des engins : 7 km/h en 1918, plus de 25 km/h en 1926. Avec le programme Daladier de 1937, des chars plus puissants, munis d'appareils d'optique et de radio, préfigurent le B1 bis (34 t, 30 km/h) qui équipe en 1940 les divisions cuirassées. L'Allemagne remplace ses chars très légers (6 et 9 t) par des matériels plus lourds et mieux protégés (PzKw IV et Pz 38 Skoda). Les Russes sortent à partir de 1943 le T34 dont les performances tout terrain, la robustesse, la vitesse (45 km/h), l'équipement (canon de 76,2 mm) contraignent les Allemands à surblinder et à réarmer leurs chars jusqu'à la sortie du Panther (45 t, canon de 75 mm, 40 km/h) et du Tigre en 1944 (69 t, canon de 88 mm). Les Anglais engagent avec succès en Afrique du Nord le Crusader III (18 t, 60 km/h) et le Churchill (37 t, canon de 57 mm). Le Sherman américain (30 t, canon de 76,2 mm, 45 km/h), qui équipe notamment les D.B. françaises en 1944-1945, sera historiquement une aussi grande réussite que le T34 soviétique.
Après la guerre, les Américains réalisent le Pershing (42 t, canon de 90 mm, 48 km/h), le Patton M60 (48 t) pour aboutir en 1980 au XM1 Abrams de 57 t mû par une turbine. En U.R.S.S. tous les chars conçus après 1945 (T54, T64-72, et même le T80) s'inspirent du Staline. Le système français AMX permet la sortie d'une dizaine d'engins utilisant le même châssis, le même moteur et le même train de roulement (AMX 10, AMX 30). La R.F.A. adopte en 1965 le Leopard I (40 t) dérivé du Panther. L'armement standard de tous les chars de bataille des années 80 est le canon rayé ou lisse de 105 ou 120 mm. (portée : 1000-2500 m). L'AMX 30 français est équipé du système « Pluton » ou « Roland ». Il est appelé à être remplacé progressivement, tout comme l'AMX 30 B2, par le Leclerc (dont l'armée de terre a commencé à être dotée en 1992).