cartes à jouer
Origine
Les cartes à jouer seraient nées en Orient, soit en Inde, soit en Chine après l'invention du papier-monnaie. Les Chinois auraient créé les dominos en adaptant le jeu de dés. Après impression de ces dominos sur du carton, on obtint des cartes avec valeur de points. Les figures s'y ajoutèrent ensuite, à l'image des papiers-monnaies déjà en usage.
Les plus anciennes cartes retrouvées ne sont pas antérieures au xve s. ; elles s'apparentent à des cartes du xe s., qui ont disparu, mais dont on trouve trace dans les textes. Les historiens attribuent l'introduction des cartes en Occident à des voyageurs italiens comme Marco Polo. L'Italie aurait emprunté à l'Asie non pas la forme des cartes, mais l'idée d'utiliser des séries d'images pour un divertissement nouveau.
Couleurs et figures
Il y a eu, à l'origine, plusieurs séries d'enseignes (couleurs). Sur les premières cartes figuraient des bâtons, des deniers, des coupes et des épées, qui subsistent sur les jeux dits « espagnols », encore utilisés en Italie, en Espagne et dans le sud-ouest de la France. Les cartes allemandes, quant à elles, comprenaient des séries représentant des cœurs, des grelots, des feuilles et des glands. En France, piques, cœurs, carreaux et trèfles s'imposèrent vers la fin du xve s. et furent exportés en Angleterre, où trèfles et piques sont désignés par les mots clubs et spades, rappelant les bâtons et les épées.
Le nom des figures (roi, dame, valet) ne furent fixés qu'à la fin du xviie s. Ils sont empruntés à la mythologie, à la Bible, aux chansons de geste, etc. Les rois représentent les quatre empires : juif, grec, romain, franc. La famille du pique comprend : David, Pallas, Ogier (le Danois) ; celle du trèfle : Alexandre, Argine (anagramme de Regina), Lancelot (du Lac) ; celle du carreau : César, Rachel, Hector (Hector de Gallard, ou bien le héros troyen) ; celle du cœur : Charles (Charlemagne), Judith, Lahire (le compagnon de Jeanne d'Arc).
Le commerce des cartes en France
En France, la fabrication et la vente des cartes ont été l'objet, à partir du xvie s., d'une rigoureuse taxation, grâce à laquelle fut partiellement financée la fondation de l'École militaire par Louis XV. Les infractions étaient sévèrement sanctionnées : parfois le carcan ou les galères. Jusqu'au 31 décembre 1945, les cartes étaient fabriquées au moyen de papier filigrané vendu par l'État, et leur vente soumise à un droit de timbre. Depuis 1946, la fabrication en est libre.