biodiesel
Biocarburant produit à partir d'oléagineux qui peut être utilisé dans les moteurs Diesel.
L'idée d'utiliser de l'huile végétale comme carburant pour faire fonctionner un moteur remonte à Rudolf Diesel lui-même. Au début des années 1890, pour la mise au point du moteur qui porte à présent son nom, il testa un prototype fonctionnant à l'huile de lin. Vingt ans plus tard, il affirma que le moteur Diesel peut être alimenté avec de l'huile végétale et prédit un développement important de l'utilisation des huiles végétales comme carburants. En fait, les caractéristiques physico-chimiques des huiles végétales pures les rendent impropres à une utilisation directe dans les moteurs Diesel sans modification préalable de ceux-ci. La fabrication de biodiesel implique la transformation des huiles végétales en esters. À partir de plantes oléagineuses, principalement le colza et le tournesol en Europe, mais aussi le soja ou la palme dans d'autres régions du monde, on extrait de l'huile que l'on fait réagir avec un alcool léger (procédé dit de « transestérification ») en présence d’un catalyseur. L'alcool utilisé est habituellement du méthanol : le carburant obtenu est alors un ester méthylique d’huile végétale (EMHV) et l'on récupère comme sous-produit de la glycérine, utilisée notamment pour la fabrication de savons. Plus rarement, l'alcool est de l’éthanol, et le carburant obtenu, un ester éthylique d’huile végétale (EEHV).
Le biodiesel peut être utilisé pur (B100), mais il est généralement mélangé à du gazole, dans des proportions allant jusqu'à 30 % (B30). Il présente des propriétés physico-chimiques assez proches de celles du gazole, avec lequel il est parfaitement miscible. Tant que sa concentration dans le gazole n'excède pas 30 %, son emploi ne nécessite aucune modification du moteur. Sur le plan environnemental, il présente l'avantage par rapport au gazole de ne pas émettre de composés soufrés ni de composés aromatiques et d'émettre sensiblement moins de particules fines. En revanche, il libère davantage d'oxydes d'azote. Un autre avantage du biodiesel est son pouvoir lubrifiant, qui protège de l'usure les systèmes d'injection
Les esters méthyliques ont, par nature, une stabilité à l'oxydation limitée dans le temps, plus réduite que celle du gazole, que l'on peut garder plusieurs mois en cuve sans problème. Il est, par conséquent, nécessaire de contrôler régulièrement le stockage du biodiesel.
En France, depuis janvier 2008, le gazole distribué dans les pompes contient 7 % de biodiesel (carburant B7) ; la législation permet cependant aux véhicules des flottes captives de collectivités urbaines ou d'entreprises d'utiliser du gazole contenant 30 % de biodiesel.