apesanteur
État dans lequel les effets de la pesanteur sont annihilés. (Synonyme : impesanteur.)
Apesanteur ou micropesanteur ?
Un objet se trouve en apesanteur (appelée aussi impesanteur, pour éviter la confusion, en langage parlé, avec la pesanteur) lorsqu'il décrit une trajectoire balistique sous le seul effet de l'attraction des corps célestes. En fait, l'absence de pesanteur n'est jamais totale à l'intérieur ou à proximité d'un engin spatial en mouvement orbital. De légères accélérations parasites subsistent, du fait des mouvements du véhicule autour de son centre de gravité, de ses vibrations, de l'attraction mutuelle des objets en présence. Il est donc plus correct de parler de micropesanteur (appelée aussi, abusivement, microgravité).
Les effets physiologiques de l'apesanteur
Placé en état d'apesanteur lors de vols orbitaux de longue durée, l'organisme humain présente les symptômes d'un vieillissement précoce : troubles de la circulation, perte d'équilibre, atrophie musculaire et ostéoporose. Toutefois, jusqu'à présent, même lors des plus longs vols (plus d'un an), on a constaté que ces symptômes disparaissent au bout d'un certain temps après le retour sur la Terre.
L'absence de pesanteur perturbe le déplacement naturel des liquides dans le corps. Sur la Terre, lorsqu'on se tient debout, la pression veineuse est beaucoup plus forte vers le bas du corps sous l'action de la pression du poids du sang. Dans l'espace, cette pression n'existe plus ; le sang se répartit uniformément, de sorte qu'un litre et demi de sang passe de la moitié inférieure à la moitié supérieure du corps. C'est pourquoi les spationautes ont un air congestionné et souffrent de migraines. Pour « lutter » contre cet afflux dérangeant, le corps diminue sa masse sanguine en quelques jours et élimine environ un litre et demi d'eau par voie urinaire. Le cœur adapte son volume et ses fréquences de battement à ces variations.
Le « mal de l'espace »
Le « mal de l'espace » se traduit par des vertiges et des nausées, surtout au cours des premiers jours de vol. Du fait de l'absence de verticalité, l'organisme perd ses repères. L'impesanteur contrarie en premier lieu l'oreille interne. Les petits cristaux que celle-ci contient (les otolithes) ne se déplacent plus sous l'action de la gravité et ne renseignent plus l'organisme sur la position de la tête par rapport à la verticale.
Les capteurs qui informent sur l'état d'étirement des muscles responsables de la posture « debout » ne sont plus sollicités. De plus, les récepteurs sensibles à la pression situés sous la plante des pieds ne sont plus excités par le poids du corps. L'organisme ne sait plus si le corps s'appuie sur les jambes et donc s'il a la tête « en haut ». Il ne peut plus s'orienter qu'en prenant des repères visuels arbitraires pour se recréer une impression de haut et de bas.
Atrophie musculaire et ostéoporose
Dès la première semaine en impesanteur apparaît une atrophie des muscles habituellement impliqués dans nos déplacements terrestres. Elle entraîne aussi une perte osseuse des membres inférieurs. En effet, en temps normal, les tissus osseux sont renouvelés en permanence par un jeu incessant de destruction et de reconstruction des cellules osseuses. Or, si un os n'est plus sollicité par des contractions musculaires, il n'est plus solidement reconstruit, il se déminéralise et perd une partie de son calcium. Cette ostéoporose spatiale est néanmoins réversible et disparaît en quelques mois après le retour sur la Terre.