l'art animalier
Symbolisme
Dès l'Antiquité, des animaux réels ou fabuleux ont été choisis pour symboliser les vertus, pour servir d'attributs aux héros et aux dieux, qu'ils incarnent parfois. En Égypte, le dieu Rê était incarné par une panthère et d'autres animaux. Les Assyriens voyaient dans le lion et le taureau les symboles du bien et du mal. Le griffon était protecteur du souverain dans tout l'Orient méditerranéen.
Le panthéon gréco-romain donne aux dieux des attributs : l'aigle à Jupiter, le paon à Junon, la chouette à Minerve, la biche à Diane, etc.
L'art chrétien primitif (exemple : catacombe de Calixte à Rome) se sert, pour représenter le Christ, des images de l'agneau, de la colombe, du cerf, du paon et du poisson. Ce symbolisme animal a son origine dans la Bible. De l'Apocalypse viennent les attributs des évangélistes.
Dans la faune scolastique du Moyen Âge, les monstres, licorne, sphinx, griffon, centaure, sirène, etc., peuvent être mêlés aux animaux réels. Ceux-ci peuvent représenter un moment particulier de la vie du Christ (l'aigle pour l'Ascension, le pélican pour la Crucifixion). Il existait aussi un bestiaire de Satan, qu'on trouve représenté par un bouc, une chauve-souris, un basilic… Mais le symbolisme animal est ambivalent : ainsi le lion peut représenter soit le Christ, soit l'Antéchrist. La source de ce bestiaire scolastique est le Physiologos, compilation grecque du iie s. traduite en latin au ve s. : c'est une sorte de Légende dorée des bêtes.
Représentation
L'art égyptien et l'art assyrien ont laissé de magnifiques études d'animaux (par exemple les reliefs de Karnak et ceux de Ninive). L'art des steppes est justement célèbre. Une salle du Vatican renferme une riche collection de sculptures grecques et romaines d'après divers animaux domestiques. On trouve de nombreuses figurations animales dans les divers arts du Moyen Âge et la Renaissance offre de belles réussites (dessins de Pisanello, de Dürer).
Mais la représentation des animaux ne devint un genre artistique particulier qu'au xviie s. : peintures des Flamands et Hollandais Snijders, Fyt, Potter, Cuyp, suivis au siècle suivant par les Français Desportes et Oudry. Pour le xixe s., on citera les peintres Géricault (chevaux), Charles Jacque, Rosa Bonheur, les sculpteurs Barye et Frémiet. Le xxe s. offre des évocations sculptées aussi différentes que celles de Pompon, Brancusi, Picasso.