Osiris

en égyptien Ouser

Osiris
Osiris

Dieu du panthéon égyptien, juge des morts, fils de Geb et de Nout, frère de Seth, frère et époux d'Isis.

Il est représenté comme un homme, au corps étroitement gainé dans un vêtement collant, la tête coiffée d'une haute mitre blanche flanquée de deux plumes, les bras croisés sur la poitrine et tenant le sceptre et le flagellum ; ses chairs étaient souvent peintes en vert, car il incarnait, à l'origine, les puissances végétantes de la nature.

Vraisemblablement originaire du Delta, son culte se répandit assez vite en Égypte : à Busiris, il supplante le dieu-roi Andjty ; dans le Delta, il s'associe à Isis et Horos ; à Héliopolis, il s'allie avec le puissant dieu Rê dans le cadre de l'Ennéade ; à Memphis, il supplante le dieu funéraire Sokaris et s'allie avec Ptah ; à Abydos, il assimile Khentiimentiou (dieu de la nécropole).

Peu à peu, une synthèse s'opère entre ces éléments divers, et une légende naît, assez tôt : Osiris, bon roi de la terre, aurait appris aux hommes l'agriculture, la viticulture et enseigné les arts ; jalousé par son frère Seth, celui-ci, au cours d'un festin, l'enferme dans un coffre qu'il jette dans le Nil ; sa sœur-épouse Isis le retrouve au rivage de Byblos et le ramène. Il est à nouveau saisi par Seth, qui découpe le corps d'Osiris en quatorze morceaux qu'il répand sur la terre d'Egypte. Isis les recherche avec sa sœur Nephthys (épouse de Seth) et, avec l'aide d'Anubis, reconstitue le corps du dieu ; transformées en oiselles, Isis et Nephthys agitent leurs grandes ailes pour rendre, avec le souffle, la vie à l'être divin, qui ressucite. Isis conçoit alors un fils, Horus, qu'elle élève en secret dans les marais du Delta, craignant la vindicte de son oncle Seth ; parvenu à l'âge d'homme, Horus réclame son héritage, provoquant Seth en combat singulier. Ré et le tribunal divin jugent : Horus héritera de la royauté terrestre de son père, tandis que celui-ci gouvernera le royaume souterrain des Bienheureux.

La leçon de cette légende est d'importance : tout homme qui pourra faire en sorte que, après sa mort, les rites pratiqués sur le corps d'Osiris soient reproduits à son intention et les mêmes formules prononcées revivra ; éternité assurée au roi seul, d'abord ; mais, à partir du Moyen Empire, les devenirs funéraires sont possibles pour tous.

Abydos, la ville sacrée du dieu, est le lieu de nombreux pèlerinages ; au cours de grandes fêtes, des « mystères » faisaient revivre la destinée du dieu de la résurrection. La légende osirienne reproduit, sur le plan mythique, les vicissitudes de la vie de la nature, évoquant le sort du grain enfoui dans la terre et qui renaît, quelques mois plus tard, au printemps. Elle est proche de la légende du Baal sémitique et voisine de celle de l'Adonis syrien. Le culte d'Osiris se répandit, à l'époque classique, sur tous les rivages méditerranéens.