Nouvelle Athènes
Quartier du IXe arrondissement de Paris qui s'étend autour des rues Notre-Dame-de-Lorette et des Martyrs.
Dès la seconde moitié du xviiie siècle, et notamment depuis les premiers voyages en Grèce (pays alors occupé par les Turcs), un engouement certain existait pour la « patrie des arts ». En architecture, cette tendance se manifesta par le développement du style néoclassique, largement inspiré de la Grèce antique. Dans ce contexte, le receveur général des finances de la Seine, Lapeyrière, choisissant le nom de « Nouvelle Athènes » pour l'opération spéculative entreprise dans la rue Blanche, la rue Saint-Lazare, la rue de la Tour-des-Dames et la rue de la Rochefoucaud, espérait y attirer nombre de clients. La particularité de ce lotissement résidait dans son caractère relativement luxueux : plusieurs petits hôtels particuliers d'un style conventionnel caractéristique de l'école de Percier furent exécutés à partir de 1820. Par extension, le nom de « Nouvelle Athènes » fut attribué à tout le quartier Saint-Georges.
Depuis le xviiie siècle, de nombreux artistes, parmi lesquels Géricault, Horace Vernet et Paul Delaroche, avaient élu résidence dans ce quartier. Pendant la période du romantisme triomphant, une véritable « République des arts et lettres » s'y était établie ; George Sand, Dumas, Delacroix, Berlioz et Chopin contribuèrent à faire la renommée de ce quartier. À la fin des années 1870, la « Nouvelle-Athènes » était le nom d'un café de la place Pigalle qui fut le lieu de rencontre favori de plusieurs membres du groupe impressionniste, notamment Manet, Degas, Pissarro et Renoir.
Le musée de la Vie romantique (hôtel Scheffer-Renan, 1830), l'hôtel particulier abritant la Fondation Dosne-Thiers (1873), la place Saint Georges, le musée Gustave Moreau, les églises de la Trinité et Notre-Dame-de-Lorette figurent parmi les lieux les plus représentatifs de ce quartier.
Plusieurs villes au cours de l'histoire s'honorèrent d'être une « Nouvelle Athènes » : au xve siècle, Liège fut appelée « la Nouvelle Athènes » à cause des nombreux hellénistes qui y avaient trouvé refuge ; l'expression s'appliqua également aux villes de Florence au temps de la Renaissance et de Dresde aux alentours de 1722, sous les Princes électeurs de Saxe, Auguste le Fort et son fils Auguste III.