Mir
Station orbitale russe qui a succédé aux stations Saliout.
À l'élément principal, servant de poste de commandement et de lieu de séjour, lancé le 20 février 1986, sont venus s'amarrer cinq modules scientifiques ou techniques, respectivement en 1987 (Kvant 1, pour l'astrophysique), 1989 (Kvant 2, pour la recherche biologique et l'observation de la Terre), 1990 (Kristall, pour la production de produits biologiques et de matériaux en micropesanteur), 1995 (Spektr, pour l'observation de la Terre) et 1996 (Priroda, pour l'observation de la Terre et l'étude de l'atmosphère), pour former finalement un train orbital de 30 m de longueur et 33 m de largeur (panneaux solaires déployés), offrant un volume habitable de plus de 400 m3, satellisé à 400 km d'altitude environ.
Jusqu'à la fin de l'année 2000, 28 équipages s'y sont succédé, représentant plus de 100 cosmonautes, dont plus de 60 provenant de 12 nations différentes pour des missions généralement de courte ou de moyenne durée. Une quinzaine de cosmonautes y ont effectué de longs séjours, le record étant détenu par les Russes Valeri Poliakov pour un seul vol (467 j en 1994-1995) et Serguei Avdeïev en durée cumulée (3 vols représentant 748 j au total). Parmi les cosmonautes non russes, c'est le Français Jean-Pierre Haigneré qui a séjourné le plus longtemps à bord de la station, avec un vol de 188 j 20 h en 1999, battant de peu le record établi en 1996 par l'Américaine Shannon Lucid avec un vol de 188 j 4 h.
Plus de 20 000 expériences de toutes natures ont été menées à bord de la station, intéressant notamment l'astronomie, l'astrophysique, l'observation de la Terre, la géophysique, la médecine, la biologie, la botanique, la science des matériaux, etc. La maintenance de la station et la mise en place ou le retrait de dispositifs expérimentaux exposés à l'environnement spatial ont nécessité quelque 80 sorties extravéhiculaires, totalisant plus de 350 h de travail dans le vide spatial. De 1995 à 1998, neuf rendez-vous orbitaux avec la navette américaine (dont huit avec amarrage) ont eu lieu pour préparer l'assemblage de la Station spatiale internationale.
Dans la seconde moitié des années 1990, la station a connu une série d'avaries et d'incidents ; ses charges de fonctionnement et d'entretien sont devenues trop lourdes pour la Russie, engagée par ailleurs dans la construction de la Station spatiale internationale. En 1999, le gouvernement russe a cessé de la financer et a abandonné son exploitation au consortium international privé MirCorp. Des projets d'utilisation commerciale ou touristique ont alors été imaginés, mais ceux-ci n'ont pu se réaliser et la décision a finalement été prise de commander la désorbitation de la station et sa rentrée dans l'atmosphère où elle s'est désagrégée, au-dessus de l'océan Pacifique, le 23 mars 2001, peu après le 15e anniversaire du lancement de son élément central.