Ligue des Champions

Compétition européenne annuelle de football qui réunit les meilleurs clubs de chaque championnat.

Mettant aux prises les plus prestigieux clubs européens du sport le plus populaire, le football, la Ligue des Champions est devenu aujourd’hui un somptueux spectacle brassant des millions d’euros.

Longtemps appelée la Coupe d’Europe des clubs champions, cette compétition a vu le jour en 1955 et a changé de formule à plusieurs reprises, pour gagner en efficacité et en retombées médiatiques. Ses grandes heures sont indissociables des grands clubs qui l’ont remportée.

1. L’évolution de l’épreuve

1.1. Les débuts de la Coupe d’Europe des clubs champions

Le football européen a développé au début des années 1950 plusieurs compétitions régionales (Coupe latine pour les clubs d’Espagne, de France et d’Italie, dont les derniers vainqueurs furent le Stade de Reims en 1954 et le Real Madrid en 1955, Mitropacup pour les clubs d’Europe centrale) ou plus larges comme la Coupe des villes de foire. En avril 1955 est créée par les délégués de seize clubs une Coupe d’Europe des clubs champions (vainqueurs du championnat de leur pays respectif) par matches aller et retour, joués en semaine et en nocturne, la finale se déroulant en terrain neutre sur une seule partie. Cette initiative est due à un journaliste français, Gabriel Hanot (ancien international), qui a fait campagne pour l’aboutissement de ce projet dans le journal L’Équipe.

La Fédération internationale de football association (F.I.F.A.) décide alors de prendre les choses en main et délègue l’organisation de la compétition à l’Union européenne de football association (U.E.F.A.), organisme gérant le football européen. L’U.E.F.A., présidée par Michel Platini depuis 2007, est encore aujourd’hui responsable des Coupes d’Europe. Les clubs anglais, circonspects devant cette nouveauté et étant persuadés d’être les meilleurs, ne participent pas à cette première épreuve.

À cette époque, au milieu des années 1950, sévissait encore la « guerre froide », avec tout ce que cela impliquait de méfiance entre l’Est et l’Ouest. C’est ainsi, par exemple, que l’Espagne et la Yougoslavie, qui n’entretenaient aucune relation diplomatique, commerciale ou culturelle, se sont affrontées au titre de la Coupe d’Europe, par champions interposés, Real de Madrid et Partizan de Belgrade, après que toutes les relations eurent été coupées pendant une vingtaine d’années entre les deux pays. Les visas furent délivrés par un pays neutre, en l’occurrence la France. L’Europe avait organisé son marché commun du football bien avant d’amorcer une union économique beaucoup plus restreinte.

1.2. Des matchs à élimination directe

Pendant 35 ans, la formule de la compétition n’a quasiment pas changé : des matchs aller et retour entraînaient une élimination directe. En 1967, pour tenter de lutter contre le jeu défensif des équipes en déplacement, les buts marqués à l’extérieur vont désormais compter double en cas d’égalité au score.

1.3. La levée du rideau de fer modifie les règles

L’apparition de nouveaux pays en Europe après la levée du rideau de fer a entraîné une augmentation du nombre de clubs qualifiés pour la Coupe d’Europe. En 1991-1992, l’U.E.F.A. a donc dû instaurer des tours préliminaires pour limiter le nombre de présents dans la phase principale. Auparavant, le champion de chaque pays était assuré de disputer la Coupe d’Europe des clubs champions. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : les clubs champions des petits pays doivent jouer un tour préliminaire et les battus du tour préliminaire jouent ensuite en Coupe de l’U.E.F.A., sans avoir disputé de match de la Ligue des Champions. La compétition devient plus longue pour les participants et moins aléatoire pour les clubs les plus importants.

1.4. L’arrêt Bosman et la libre circulation des joueurs

En 1995, l’arrêt Bosman met un terme aux restrictions imposées par l’U.E.F.A. pour les transferts et les nationalités. Tout part en 1990 de la réclamation d’un joueur belge, Jean-Marc Bosman, contre son club du Royal Club de Liège : Bosman souhaitait être transféré, son club ne voulait pas, fixant une prime de transfert trop élevée par rapport au niveau du joueur. Il devait revenir à la Cour européenne de justice de La Haye de trancher, en annonçant en 1995 que les textes et les pratiques de l’U.E.F.A sont en contravention avec l’article 48 du Traité de Rome sur la libre circulation des travailleurs au sein de l’Union européenne. De plus, la Cour déclare que les indemnités versées au club pour acheter un joueur en fin de contrat sont illégales et prononce la non-limitation du nombre de joueurs de l’Union européenne.

Désormais, les clubs peuvent aligner autant d’étrangers issus de l’Union européenne qu’ils le souhaitent. Le football européen, marché ouvert et unique, est devenu une gigantesque foire aux transferts où les meilleurs joueurs sont acquis à coups de dizaines de millions d’euros. Dans certaines équipes anglaises, espagnoles ou italiennes, les étrangers sont majoritaires et ont repoussé les joueurs locaux sur le banc des remplaçants, voire dans les tribunes : dans certains cas, l’équipe peut être entièrement constituée d’étrangers. Des grands clubs sont rachetés par des oligarches russes, des fonds de pensions américains ou des cheikhs du golfe Persique. Si certains supporters craignent une perte d’identité, si certains joueurs s’élèvent contre l’abus massif de main-d’oeuvre étrangère, si certains pays sont touchés de plein fouet par l’exode (la France par exemple), cette évolution historique semble irréversible.

1.5. La primauté accordée aux grands clubs

À partir de 1995-1996, sous le nom de Ligue des champions, de nouvelles formules sont mises en place, variant au cours des années, avec des poules qui permettent de dégager les meilleurs clubs qui retrouvent la procédure par élimination directe jusqu’à la finale, jouée sur un seul match.

À partir de 1997, les vice-champions des huit pays les mieux classés à l’indice de l’U.E.F.A. sont intégrés à la Ligue des Champions. En 2008, ce sont ceux des six pays les mieux classés. De plus, les clubs classés troisièmes et quatrièmes des trois pays les mieux classés, en l’occurrence l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie, peuvent jouer en tour préliminaire. La France, classée quatrième, n’a droit qu’à un troisième club en tour préliminaire. Les meilleurs sont toujours là, mais la logique ou l’éthique sportive ne sont pas toujours respectées.

Les considérations économiques sont devenues primordiales et chaque club, et chaque joueur, rêve de disputer la Ligue des Champions : les rentrées d’argent sont alors considérables, notamment en droits de retransmissions télévisées et en droits dérivés. À l’inverse, bien des clubs qualifiés pour la Coupe de l’U.E.F.A. préféreront faire l’impasse sur cette compétition et privilégier le championnat national pour s’assurer un bon classement, synonyme de qualification pour la Ligue des Champions l’année suivante.

1.6. Les pressions du G 14

Les plus grands clubs européens souhaitent disputer régulièrement la Ligue des Champions. Ils effectuent des investissements colossaux pour recruter les meilleurs joueurs du monde, s’endettent fortement pour certains d’entre eux, et sont parfois côtés en bourse. Ils ne veulent pas courir le risque de voir la manne de la Ligue des Champions leur échapper à la suite d’un mauvais résultat obtenu en début de compétition sur un lointain terrain d’un obscur club de seconde zone et préfèrent jouer entre eux pour se partager le pactole. Ils se sont donc unis en un club pour défendre leurs intérêts économiques et se sont constitués en un puissant groupe de pression, le G 14, capable de tenir tête aux instances de régulation, l’U.E.F.A. et la F.I.F.A. Ils ont menacé de constituer leur propre championnat européen des clubs, qui pourrait être totalement autonome par rapport aux principes d’égalité de tous les clubs et permettrait d’accaparer la plus grande part des bénéfices par l’intermédiaire des droits de retransmission télévisés. Plusieurs années de discussion ont été nécessaires pour trouver un accord, notamment à base de compensation financière.

Le G 14 a été finalement été dissous en 2008. Les clubs membres du G 14 étaient les suivants : trois Français, l’Olympique de Marseille, l’Olympique lyonnais et le Paris-Saint-Germain, trois Italiens, la Juventus de Turin, le Milan AC et le FC Milan, trois Espagnols, le Real de Madrid, le FC Barcelone et le FC Valence, trois Anglais, Arsenal, Manchester United et Liverpool, trois Allemands, le Bayern de Munich, Borussia Dortmund et le Bayer Leverkusen, deux Néerlandais, le PSV Eindhoven et l’Ajax d’Amsterdam, un Portugais, le Futebol Clube do Portugal.

2. 50 ans de grandes rencontres

2.1. Le Real domine l’époque héroïque

La première finale de la Coupe d’Europe des Clubs champions met aux prises les deux meilleurs clubs du moment, le Stade de Reims et le Real de Madrid, au Parc des Princes, à Paris. De grands joueurs évoluent alors à Reims : Raymond Kopa, Just Fontaine, Michel Hidalgo, Robert Jonquet. Les prolongations n’existaient pas à l’époque, non plus que les tirs aux buts pour départager les équipes, et le match se terminait au premier but inscrit, et non pas comme aujourd’hui après 120 minutes de jeu. C’est ainsi que Glovacki avait qualifié en Reims pour la finale en marquant à la 138e minute de jeu !

Il devait revenir à un Français, Leblond, d’être le premier buteur en finale, sur un corner tiré par Kopa, de cette compétition créée par la France. Côté espagnol, Di Stefano est alors le meilleur joueur du monde dans la meilleure équipe de club du monde. Il permet au grand Real d’être le premier vainqueur, inaugurant ainsi une longue série de victoires en finale, qui n’a pas été égalée depuis. Lors de la cinquième finale et cinquième victoire madrilène en Coupe d’Europe, en 1960, Di Stefano réalise avec son coéquipier hongrois Ferenc Puskas, un festival unique. À eux deux, ils inscrivent les sept buts du Real contre Francfort.

2.2. La tragédie de Munich

En 1958, au retour d’un match disputé face à l’Étoile rouge de Belgrade, l’avion qui ramène l’équipe de Manchester United s’écrase à Munich : 8 joueurs meurent pendant ou des suites de l’accident, plusieurs sont grièvement blessés. Bobby Charlton, qui allait devenir le meilleur joueur anglais de tous les temps, est l’un des rares rescapés. Une grande équipe disparaît et il faut attendre 1968 pour voir Manchester United remporter la Coupe d’Europe. Deux hommes qui étaient dans l’avion de Munich se retrouvent sur le terrain, le capitaine Billy Foulkes et Bobby Charlton, qui marque deux des quatre buts de son équipe.

2.3. L’efficacité du verrou italien

Dans les années 1960, les Italiens inventent un nouveau système de jeu, le béton, ou catenaccio (« verrou »), mis au point par l’entraîneur de l’Inter de Milan Herrera. Selon cette tactique, le renforcement défensif, basé sur un marquage individuel strict, a pour but de contrarier le jeu de l’adversaire, tout en préparant la contre-attaque. Son efficacité est telle que les deux clubs de Milan remportent trois Coupes d’Europe consécutives, en 1963 avec le Milan AC de Rivera, puis en 1964 et en 1965, avec les victoires de l’Inter de Milan de Sandro Mazzola en attaque et Giacinto Fachetti en défense, la première année face au Real de Di Stefano et du Major galopant Puskas.

2.4. Cruyff et une tornade blanche nommée Ajax

L’Ajax d’Amsterdam va venir révolutionner la façon de jouer au football. Après une première finale, perdue, en 1969, l’équipe de Johann Cruyff remporte trois fois de suite la Coupe d’Europe des Club champions, en 1971, 1972 et 1973, grâce à son football total, dans lequel les joueurs attaquent et défendent tous ensemble. Cette tornade blanche menée par une bande d’athlètes aux cheveux longs (Johan Neeskens, Wim Suurbier, Arie Haan) domine les inattendus Grecs du Panathinaïkos, entraînés par Puskas, en 1971 et fait exploser le catenaccio de l’Inter de Milan en 1972, Cruyff marquant les deux buts de la victoire. La rigueur de la Juventus de Turin est tout aussi impuissante en 1973. Lors de ses trois finales, l’Ajax n’a pas encaissé le moindre but.

2.5. Le Bayern de Munich, une mécanique implacable

À un triplé succède un autre triplé, celui du Bayern de Munich en 1974, 1975 et 1976. La machine à gagner menée par Franz Beckenbauer, Sepp Maier, Uli Hoeness, Paul Breitner vient à bout de tous ses rivaux, y compris du grand Saint-Étienne en 1976, lors de trois finales indécises.

2.6. L’Angleterre domine l’Europe

L’année suivante commence la période de domination anglaise sur l’Europe, qui perdure encore en grande partie aujourd’hui : les clubs anglais l’emportent sept fois entre 1977 et 1984. À lui seul, Liverpool s’adjuge cinq trophées durant cette période, avec des joueurs comme Kevin Keegan et Ken Dalglish, et est encore finaliste en 1985, l’année du drame du Heysel, qui marque le début de la fin de l’hégémonie continentale des « Reds ».

2.7. Le drame du Heysel

En 1985, une bousculade entre supporters lors de la finale au stade du Heysel, à Bruxelles, entre la Juventus de Turin et Liverpool, fait 39 morts et plusieurs centaines de blessés. Le penalty marqué par Michel Platini, qui donne la victoire à la Juventus, ne peut masquer les conséquences de l’hooliganisme britannique. Ce drame entraîne l’exclusion de clubs anglais des Coupes d’Europe pendant cinq ans, alors qu’ils accumulaient les succès.

2.8. Le triomphe de Sua Emittenza

Durant les années 1990, le Milan AC est la meilleure équipe du monde. Ses trois victoires, assorties d’une place de finaliste (contre l’Olympique de Marseille), doivent beaucoup à la volonté de son président, l’industriel et magnat de la télévision Silvio Berlusconi, Sua Emittenza (un jeu de mots contractant Son Éminence et émetteur). Berlusconi acquiert à prix d’or les plus grands joueurs, dont la triplette néerlandaise Ruud Gullit, Franck Rijkard et Marco van Basten.

2.9. Zidane et les Merengue

Comme les grands clubs ne meurent jamais, c’est ensuite le retour au premier plan du Real de Madrid, qui remporte à nouveau trois fois la plus prestigieuse des coupes d’Europe, Zinedine Zidane offrant aux « Merengue » un huitième titre en 2002, d’une somptueuse reprise de volée.

2.10. Le finish anglais

Fidèles à leur légende, les Anglais croient en leur chance jusqu’au bout : c’est ainsi que Manchester United, mené un à zéro, marque par deux fois dans les dernières minutes face au Bayern de Munich en 1999 et que Liverpool, porté par le fameux chant de ses supporters You’ll never walk alone (« tu ne marcheras jamais seul »), remonte un retard de trois buts pour finalement l’emporter aux tirs aux buts face au Milan AC en 2005.

La solidité anglaise est aussi défensive : entre 2007 et 2009, Manchester United reste invaincu durant 21 matches d'affilée, établissant un nouveau record d'invincibilité toutes Coupes d'Europe confondues.

2.11. Le FC Barcelone, un jeu chatoyant et imprévisible

Les années 2000 voient triompher des équipes anglaises, espagnoles ou italiennes, qui ont su le mieux profiter des facilités financières offertes par leurs pays respectifs. C’est l’occasion pour le FC Barcelone, poussé par ses 100 000 socios, forts de quelques-uns des meilleurs joueurs du monde, Samuel Eto’o, Ronaldinho, Xavi, de développer un jeu chatoyant et imprévisible qui lui permet de connaître la consécration en 2006, face aux Anglais de l’Arsenal emmenés par Thierry Henry. Barcelone remporte de nouveau la Ligue des Champions en 2009, toujours avec Eto’o et Xavi, renforcés par Thierry Henry, Messi et Iniesta.

3. Les clubs français, une seule victoire en un demi-siècle

Les clubs français sont arrivés en finale à sept reprises, mais ne l’ont emporté qu’un seule fois, avec l’Olympique de Marseille : une amère victoire, car elle a précédé l’un des plus grands scandales du football français. Entre malchance et déséquilibre financier, les clubs français n’ont pas toujours démérité, mais ne réussissent pas à être constant au plus haut niveau.

3.1. Le Stade de Reims deux fois en finale

À la création de l’épreuve, le Stade de Reims était l’une des meilleures équipes européennes et accédait deux fois à la finale, en 1956 et en 1959, battu à chaque fois par le grand Real de Madrid. À partir de 1960 s’est amorcé un long déclin. Les clubs français se sont fait presque tous éliminer au premier tour, atteignant rarement le second.

3.2. L’épopée des « Verts »

1975 est l’année du renouveau. L’équipe de Saint-Étienne parvient alors en demi-finales, puis même en finale en 1976, après avoir éliminé les Soviétiques de Kiev lors d’un match retour épique en quart de finales. En finale, les « Verts » sont battus par le grand Bayern de Munich, le tenant du titre, mené des joueurs qui avaient été champions du monde deux ans auparavant : Franz Beckenbauer, Gerd Müller, Sepp Maier. Saint-Étienne, conduit par son capitaine Jean-Michel Larqué, aurait mérité de l’emporter, envoyant deux fois le ballon sur la barre transversale avec Dominique Bathenay puis Jacques Santini (il est même possible que la forme inhabituellement carrée des poteaux du stade de Glasgow ait empêché le ballon de rentrer dans le but !). L’épopée des « Verts » de Saint-Étienne a été suivie par la France entière grâce aux retransmissions télévisées et les Parisiens allèrent féliciter les joueurs qui remontèrent les Champs-Élysées le lendemain.

3.3. L’amère victoire de l’Olympique de Marseille

Saint-Étienne avait montré la voie à suivre et les clubs français allaient progresser peu à peu. Il devait revenir au Marseille des années 1990, dirigé par Bernard Tapie, de franchir la dernière marche. Après avoir échoué en 1991 en finale aux tirs aux buts, malgré une domination d’ensemble face à l’Étoile rouge de Belgrade, puis en 1992 en demi-finales, l’Olympique de Marseille offrait enfin au pays créateur de l’épreuve une Coupe d’Europe en 1993, grâce à sa victoire grâce à un but de Basile Boli face au Milan AC de Marco Van Basten et Franck Rijkard, dirigé par Silvio Berlusconi. Quelques-uns des joueurs de Marseille allaient ensuite accomplir une brillante carrière et être sacrés champions du monde en 1998 avec l’équipe de France, comme le capitaine Didier Deschamps, le défenseur Marcel Desailly ou le gardien de but Fabien Barthez.

Le triomphe de Marseille tourne cependant au scandale avec la découverte d’une série de malversations et des condamnations en justice (pour corruption et comptes financiers truqués, Bernard Tapie étant lui-même condamné à un an de prison) qui ont fait une tâche sur cette unique victoire française dans la plus prestigieuse des coupes d’Europe.

3.4. Un déséquilibre financier préjudiciable

Dans les années 2000, l’écart se creuse entre les clubs les plus riches des meilleurs championnats européens, anglais, italiens et espagnols, qui remportent 7 des 9 éditions, et le reste du continent, y compris la France. En France, la Direction nationale de contrôle de gestion veille à la régularité de la gestion et du financement des clubs professionnels. Les finances des clubs français sont globalement saines, ce qui n’est pas le cas de celles des grands clubs anglais ou espagnols, qui peuvent débourser des sommes faramineuses pour s’offrir les services des meilleurs joueurs du monde, au prix d’un endettement considérable. Un footballeur est ainsi payé à l’étranger en salaire net ce qu’il gagnerait en salaire brut en France. Des joueurs français ont multiplié leur salaire par trois en partant pour l’Angleterre. Il est possible d’y voir l’une des sources des difficultés des clubs français au plus haut niveau.

3.5. Lyon espère toujours

Monaco accède en 2004 à la finale, avec des joueurs comme Ludovic Giuly, Jérôme Rothen, Fernando Morientes, ou Dado Prso, mais est sèchement battu par Porto. C’est à ce jour la dernière présence d’un club français en finale de la plus prestigieuses des coupes d’Europe. Après avoir échoué régulièrement en huitième ou en quart de finales face à des clubs italiens, anglais ou espagnols et ayant été éliminé en 2007 et en 2008 par le futur vainqueur de la compétition, l’Olympique lyonnais se qualifie en 2010 pour les demi-finales de la compétition, après avoir éliminé un autre club français, Bordeaux, en quarts de finale.

4. Palmarès et nombre de titres

Le palmarès de la Ligue des champions

FOOTBALL : COUPE D'EUROPE DES CLUBS CHAMPIONS PUIS LIGUE DES CHAMPIONS

Palmarès

Année

Club vainqueur

1956

Real Madrid

1957

Real Madrid

1958

Real Madrid

1959

Real Madrid

1960

Real Madrid

1961

Benfica Lisbonne

1962

Benfica Lisbonne

1963

Milan A.C.

1964

Inter de Milan

1965

Inter de Milan

1966

Real Madrid

1967

Celtic de Glasgow

1968

Manchester United

1969

Milan A.C.

1970

Feyenoord Rotterdam

1971

Ajax Amsterdam

1972

Ajax Amsterdam

1973

Ajax Amsterdam

1974

Bayern Munich

1975

Bayern Munich

1976

Bayern Munich

1977

Liverpool FC

1978

Liverpool FC

1979

Nottingham Forest

1980

Nottingham Forest

1981

Liverpool FC

1982

Aston Villa

1983

Hambourg SV

1984

Liverpool FC

1985

Juventus de Turin

1986

Steaua Bucarest

1987

F.C. Porto

1988

PSV Eindhoven

1989

Milan A.C.

1990

Milan A.C.

1991

Étoile rouge de Belgrade

1992

F.C. Barcelone

1993

Olympique de Marseille

1994

Milan A.C.

1995

Ajax Amsterdam

1996

Juventus de Turin

1997

Borussia Dortmund

1998

Real Madrid

1999

Manchester United

2000

Real Madrid

2001

Bayern Munich

2002

Real Madrid

2003

Milan A.C.

2004

F.C. Porto

2005

Liverpool FC

2006

F.C. Barcelone

2007

Milan A.C.

2008

Manchester United

2009

F.C. Barcelone

2010

Inter de Milan

2011

F.C. Barcelone

2012

Chelsea

2013

Bayern de Munich

2014

Real Madrid

2015

FC Barcelone

2016

Real Madrid

2017

Real Madrid

2018

Real Madrid

Le nombre de titres par clubs

FOOTBALL : COUPE D'EUROPE DES CLUBS CHAMPIONS PUIS LIGUE DES CHAMPIONS – C1

Nombre de titres par clubs

13 titres

Real Madrid

7 titres

Milan A.C.

5 titres

Bayern de Munich, F.C. Barcelone, Liverpool FC

4 titres

Ajax Amsterdam

3 titres

Inter de Milan, Manchester United

2 titres

Juventus de Turin, Benfica Lisbonne, Nottingham Forest, F.C. Porto

1 titre

Aston Villa, Étoile rouge de Belgrade, Steaua Bucarest, Chelsea, Borussia Dortmund, PSV Eindhoven, Celtic de Glasgow, Hambourg SV, Olympique de Marseille, Feyenoord Rotterdam

Nombre de titres par nations

18 titres

Espagne (avec deux clubs)

12 titres

Italie (avec trois clubs), Angleterre (avec cinq clubs)

7 titres

Allemagne (dont Allemagne unifiée : 2 et R.F.A. : 4) (avec quatre clubs)

6 titres

Pays-Bas (avec trois clubs)

4 titres

Portugal (avec deux clubs)

1 titre

Écosse, France, Roumanie, Yougoslavie