Jupiter
Dieu romain, fils de Saturne et de Rhéa.
MYTHOLOGIE
Homologue de la divinité étrusque Tinia, il était à la fois dieu père et dieu du Ciel. Devenu le dieu principal et souverain, il fut assimilé au Zeus grec. Ses pouvoirs étaient définis par de nombreuses épithètes : Jupiter Elicius, qui faisait tomber la pluie ; Jupiter Fulgur, dieu du Tonnerre et de la Foudre ; Jupiter Stator, qui arrêtait les ennemis ; Jupiter Feretrius, le dieu des Trophées ; Jupiter Capitolin, auquel était consacré le grand temple du Capitole de Rome et où il était adoré avec Minerve et Junon. Avec deux autres divinités, il a formé une autre triade primitive : Jupiter, Mars, Quirinus.
Au culte de Jupiter présidait le flamen dialis (flamine de Jupiter). On célébrait de nombreuses fêtes, outre celles de Jupiter Optimus Maximus (« très grand et très bon »), qui étaient l'occasion de jeux solennels. Les sacrifices étaient offerts à Jupiter par les consuls entrant en charge, par les triomphateurs et les empereurs nouvellement proclamés, et dans toutes les circonstances solennelles. Jupiter a été associé par syncrétisme à divers dieux suprêmes de l'Orient : notamment Sabazios, Amon et Dolichenos.
Pour en savoir plus, voir les articles Zeus, mythologie romaine.
ICONOGRAPHIE
On connaît plusieurs représentations du Jupiter étrusque, notamment le petit groupe de terre cuite du Louvre (Jupiter Tinia et Juno Cupra). Certaines monnaies le représentent jeune et imberbe (type volsque), ou porté sur un quadrige, et, plus tard, à l’époque impériale, en Jupiter Conservator couvrant l’empereur de son manteau.
Mais le Jupiter romain, roi des dieux, barbu et assis en majesté (Vatican, Louvre, musée de Naples) ou debout brandissant le foudre (musées du Capitole, du Vatican de Dresde, de Florence, du Louvre), colosse de Benghazi, bronze d’Évreux, est généralement imité du Zeus grec.
Citons aussi des bustes (Naples, Londres, Louvre, Vatican), des bas-reliefs, camées, intailles.
Les peintres modernes ont souvent traité les nombreux épisodes de sa légende : sa naissance, par J. Romain (Londres) ; Jupiter nourri par la chèvre Amalthée, par Poussin (Berlin, Londres [collège de Dulwich] et Washington) et Jordaens (Louvre) ; Jupiter et Antiope, par Raphaël (Vatican), P. Bordone (Rome, galerie Borghèse), Spranger (Louvre), peut-être Watteau (ibid.) ; Jupiter foudroyant les géants, par J. Romain (Mantoue) ; Jupiter foudroyant les Vices, par Véronèse (Louvre) ; Jupiter et Junon, par A. Carrache (Rome, galerie Farnèse) ; divers épisodes par Natoire (musée de Troyes) ; Jupiter et Thétis, par Ingres (Aix-en-Provence) ; Jupiter et Sémélé, par G. Moreau (musée G.-Moreau, Paris).
Citons aussi Jupiter donnant à Venise l’empire du monde, plafond du Tintoret au palais des Doges.