Clementine
Sonde spatiale à l'origine d'un programme militaire développé dans le cadre de l'IDS (Initiative de défense stratégique) pour tester différents types de détecteurs utilisés pour l'interception des missiles balistiques.
Cette sonde construite en moins de deux ans par le laboratoire de recherche de la marine américaine marquait aux États-Unis l'avènement des petites plates-formes équipées des matériels miniaturisés les plus performants. D'un poids de seulement 230 kg, elle emportait notamment des caméras infrarouges à grande et moyenne longueur d'onde, l'équipement nécessaire à leur refroidissement ainsi qu'une unité de calcul complète à haute intégration.
C'est le programme d'exploration planétaire de la NASA qui a servi de banc d'essai pour cette sonde. Lancée par une fusée Titan 2 le 25 janvier 1994, la sonde a d'abord reconnu la surface lunaire. Elle en a dressé en une dizaine de semaines une cartographie détaillée dans onze longueurs d'onde.
La sonde réalisa presque 4 000 images par orbite avec une précision altimétrique d'environ 150 m ainsi que diverses données gravimétriques. L'ensemble de la mission représente plus d'un million de vues, avec une résolution de 200 m.
Une seconde sonde, Clementine 2, aurait dû être réalisée en 1998. Son objectif était d'étudier la ceinture d'astéroïdes. Sa plate-forme devait emporter 180 kg de matériel comprenant détecteurs et caméras, en même temps que trois mini-sondes envoyées sur la surface des corps visés. En plus des images obtenues, l'impact ainsi produit aurait fourni des informations sur la nature et la structure des astéroïdes. Ce programme avait aussi comme mission parallèle la validation des travaux militaires sur les armes antimissiles à énergie cinétique. Mais en 1997, pour des raisons d'économie, le président Bill Clinton a mis son veto au projet.