Moselle (57)
Département de la Région Lorraine.
Le département appartient à l'académie de Nancy-Metz, à la cour d'appel de Nancy, à la zone de défense Est.
- Chef-lieu de département : Metz
- Chefs-lieux d'arrondissements : Boulay-Moselle, Château-Salins, Forbach, Sarrebourg, Sarreguemines, Thionville
- Nombre d'arrondissements : 9
(Metz et Thionville sont le chef-lieu de deux arrondissements.) - Nombre de cantons : 51
- Nombre de communes : 730
- Superficie : 6 216 km2
- Population : 1 062 362 hab. (recensement de 2018)
- Nom des habitants : Mosellans
Le relief se distribue, principalement, en bandes longitudinales. À l'O., le Pays haut (l'ancien pays minier) est formé par les calcaires mésozoïques ; il est entaillé par les deux vallées, sidérurgiques, de la Fensch (au N.) et de l'Orne (au S.). Sa terminaison orientale constitue la Côte de Moselle, présentant un important replat sur lequel se sont installés depuis l'époque gallo-romaine de nombreux villages. La vigne dominait jusqu'au début du xxe s. Elle fut remplacée, un moment, par les mirabelliers. De nos jours les friches se sont étendues. Les villages sont devenus des communes-dortoirs.
En contrebas, la Moselle est une belle artère fluviale, canalisée, qui draine la région vers les pays rhénans. On compte quatre ports, dont trois relèvent de l'industrie : Thionville-Illange, Richemont et Hagondange, le dernier, Metz, étant commercial (céréales). À l'E. de la Moselle s'étend le Plateau lorrain. Calcaires, marnes et argiles, grès se succèdent d'O. en E. (le pendage se faisant vers l'O.), donnant des paysages souvent homogènes. Sur les terres calcaires les céréales l'emportent ; sur les argiles et marnes, par contre, l'élevage laitier est dominant (usines laitières à Bénestroff et Sarrebourg). Toutefois, la polyculture associant céréales, cultures sarclées et élevage est pratiquée sur les exploitations de moyenne importance. Dans le Pays des étangs (argiles), on compte quelques dizaines d'étangs, dont ceux de Mittersheim, Lindre, Stock. Le tourisme y est actif. À l'E., le grès, qui peut dépasser 450 m d'épaisseur, forme les Vosges (du nord) gréseuses, coupées par l'avancée de l'Alsace bossue : au N. on trouve le pittoresque pays de Bitche (forêts, étangs, châteaux forts, cristalleries) ; au S. se situent les Vosges mosellanes (Abreschviller, Dabo ; les industries du bois, la cristallerie, le tourisme constituent ici les activités essentielles). Dans le sud-ouest du département, la vallée de la Seille est un pays particulier. Traversant le Saulnois, la Seille tire son nom du sel gemme qu'on exploite dans les couches du trias depuis plus de 3 000 ans. L'agriculture y est très active (grosses fermes d'origine souvent gallo-romaine). Au N., grâce à un accident géologique (demi-boutonnière du Warndt), l'ancien bassin houiller forme une unité distincte. C'est le prolongement du bassin houiller sarrois. Le département est un important centre chimique (Carling, Saint-Avold).
Le département, malgré son essor après 1945, ne s'est jamais relevé de l'annexion de 1871-1918. Considéré comme glacis militaire, il n'a pas connu de diversification industrielle, d'où la gravité de la crise sidérurgique qui a éclaté en 1974. La sidérurgie se réduit aujourd'hui à deux pôles : Gandrange, au N. de Metz ; Sérémange-Florange, au S. de Thionville. Les opérations de reconversion (implantation de la construction automobile surtout et métallurgie de transformation) n'ont pas compensé ce déclin. L'exploitation des gisements de charbon s'est arrêtée en 2004. D'autres industries (la mécanique, la verrerie-cristallerie, l'agroalimentaire, le travail du bois) connaissent elles aussi des difficultés. Hormis l'automobile, les industries électrique et électronique, la plasturgie et les industries du bois-papier sont en développement. La vie économique est axée principalement autour de la vallée de la Moselle (Sillon mosellan ou Sillon lorrain), où se développent plusieurs plates-formes logistiques.
La population, dense encore, stagne aujourd'hui et, si la tendance se poursuit, baisser fortement les prochaines années. Le sous-emploi est important et plusieurs milliers de Mosellans vont travailler quotidiennement en Allemagne et au Luxembourg : ces mouvements de frontaliers sont essentiels pour l'économie de la Moselle. L'arrivée du T.G.V. en 2007, divisant par deux les temps de parcours entre Metz et Paris, devrait renforcer l'attractivité du département.