sanctuaire de faune de Manas
Parc naturel de l'Inde (Assam), à la frontière avec le Bhoutan, à quelque 800 km au nord de Calcutta. Il a été inscrit en 1985 sur sa Liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Créé en 1928 sur le versant méridional des contreforts de l'Himalaya, transformé en parc national en 1990, ce sanctuaire de la vie sauvage s'étend sur la rive orientale de la Manas, dans une zone où alternent collines boisées d'espèces à feuillage semi-persistant, prairies alluviales qui constituent les pâturages de nombreux herbivores, et la luxuriante forêt dense et humide qui recouvre le Teraï. Il s'étend sur 2 840 km2, dont 360 km2, particulièrement protégés, constituent le cœur de la réserve.
Celle-ci est peuplée d'éléphants, de buffles, de cervidés, d'oiseaux, et elle est couverte d'orchidées. Situé loin de toute implantation humaine, le sanctuaire abrite une vingtaine d'espèces animales menacées d'extinction, parmi lesquelles le panda rouge, qui vit sur les pentes de l'Himalaya. La réserve est surtout fameuse pour ses tigres et ses sangliers nains, espèces elles aussi très menacées.
Le sanctuaire est ouvert au tourisme depuis 1995.
Un patrimoine en danger
En 1992, l'Unesco transféra le sanctuaire de Manas sur la Liste du patrimoine mondial en danger car la réserve avait été envahie par des militants des Bodo, une ethnie d'Assam. Pour contester la politique du gouvernement central à leur égard, ceux-ci avaient en effet décidé de s'installer sur ces terres non occupées et de les cultiver. En 1997, une étude conjointe de l'Unesco et du gouvernement indien confirma le dramatique déclin des populations de nombreuses espèces animales du parc : l'instabilité politique avait favorisé le braconnage, notamment celui des rhinocéros unicornes. Un programme d'un coût estimé à 2,35 millions de dollars fut mis en place par le gouvernement indien : aménagements destinés à aider les villageois vivant sur le territoire du parc, renforcement de la surveillance. Cependant, comme le manque de ressources pousse les villageois de la réserve à tirer parti de de la réserve, l'Unesco a décidé de maintenir le site sur sa Liste du patrimoine mondial en danger.