le Burren

du gaélique boireann, terre rocheuse

Presqu'île de l'Irlande (comté de Clare), qui s'étend sur la côte atlantique, en face des îles d'Aran, depuis la baie de Ballyvaugham jusqu'aux falaises de Moher.

Du Burren, le général Ludlow, l'un des principaux lieutenants de Cromwell, donna cette définition lapidaire : « Il n'y a pas assez d'eau pour noyer un homme, pas assez d'arbre pour le pendre, et pas assez de terre pour l'enterrer. » C'est en effet une région quasi désertique où la roche calcaire, à nu, a été sculptée par les vents et par les pluies. Les fissures dans les roches (grykes), qui peuvent atteindre plusieurs mètres de profondeur dessinent dans ce plateau grisâtre battu par les vents un relief de lapiez karstique où les seuls indices de présence humaine sont des petits murets de pierres sèches et quelques monuments mégalithiques (dolmen de Poulnabrone, 4000 ans av. J.-C.). Le réseau hydrographique (lacs et rivières) est essentiellement souterrain, enfoui dans un vaste réseau de grottes, de crevasses et de galeries. Il n'y a en surface que des lacs temporaires (les turloughs) formés à la suite des fortes pluies. L'une des grottes les plus spectaculaires est la Aillwee Cave, où l'on a retrouvé des ossements d'ours brun dont l'espèce a disparu d'Irlande depuis plus de 1000 ans.

Ruines de l'abbaye cistercienne de Corcomroe Abbey (xiie siècle), où est conservée la tombe du roi Conor O'Brien (mort en 1267).

Au sud, sur la baie de Liscanor, se dressent les falaises de Moher : peuplées de milliers d'oiseaux de mer, ces murailles rocheuses qui surplombent l'océan de près de 250 mètres, s'étendent sur près de 8 km. Le vent qui s'engouffre dans leurs failles béantes et les éboulements fréquents rappellent que l'érosion de la mer ne cesse d'attaquer sans relâche ces falaises de grès et de schistes.