Bassin parisien

Unité géologique de France, formée de sédiments, qui s'étend entre le Massif central, les Vosges, l'Ardenne, l'Artois et le Massif armoricain, (environ 140 000 km2).

Le Bassin parisien s'étend sur plus de 500 km d'E. en O. et sur 300 km du N. au S., constituant ainsi la plus vaste unité naturelle du territoire français. C'est une cuvette sédimentaire encadrée par les massifs hercyniens (Ardennes au N.-E., Vosges à l'E., Massif central au S., Massif armoricain à l'O.), séparés par des seuils (du Poitou, de Bourgogne), reliant le Bassin parisien avec d'autres unités naturelles. Au N., les collines de l'Artois constituent la limite entre le Bassin parisien et la plaine de Flandre. La région forme un vaste amphithéâtre incliné du S.-E. vers le N.-O. et qui s'ouvre largement sur la Manche. Après avoir émergé au début du mésozoïque (ou ère secondaire), à l'exception de certaines parties de la Lorraine recouvertes par les mers du trias, le Bassin parisien est envahi par la mer au début du jurassique et constitue une cuvette sédimentaire marine jusqu'au milieu du cénozoïque. Les mers qui ont recouvert le Bassin n'ont eu, presque toujours, que de faibles profondeurs, ce qui a déterminé de fréquentes variations dans les faciès des couches sédimentaires et une alternance générale de couches tendres (argiles, marnes, sables) et de couches dures (calcaires, grès). Ces différences de dureté ont été mises en valeur par l'érosion, et le relief du Bassin parisien offre de ce fait une grande variété de formes.

La sédimentation n'a été interrompue que par deux grandes périodes d'émersion : à la fin de la période jurassique et à la fin du crétacé. À cette dernière époque, la couche de craie a été soumise à une décomposition subaérienne puissante, qui a provoqué la formation d'un manteau superficiel d'argile à silex (Picardie, pays de Caux). Au cénozoïque, la sédimentation a été moins régulière et continue qu'auparavant, et les faciès ont varié rapidement. La mer, en recul, fut souvent remplacée dans le centre du Bassin par des lagunes ou des lacs. Dans ces derniers se déposèrent, entre autres sédiments, le calcaire de Brie, puis le calcaire de Beauce. Les couches sédimentaires, ployées en cuvette, se présentent à la surface du sol en une suite d'auréoles : les plus anciennes affleurent à la périphérie, les plus récentes occupent le centre. Dans la réalité, le Bassin parisien est loin de former une cuvette régulière de forme simple : ses rebords sont une succession de seuils et de massifs, et son fond présente deux dépressions inégales ; une zone très déprimée se trouve aux environs de Paris, et une autre forme une gouttière empruntée par le cours moyen de la Loire. D'autre part, le Bassin est dissymétrique : soulevé vers le S.-E., il s'abaisse et s'ouvre largement vers le N.-O. Enfin, il ne correspond pas à un seul bassin hydrographique : il est drainé par quatre systèmes fluviaux ; ceux de la Seine et de la Loire sont les plus importants ; l'est du Bassin est drainé par la Meuse et la Moselle (affluent du Rhin).

Le relief du Bassin parisien peut se diviser en cinq ensembles régionaux :
– l'est, partie la plus élevée (600 m sur les plateaux bourguignons), celle dont le relief est le plus simple : de grands plateaux correspondent à des couches dures, épaisses et régulières, inclinées doucement vers l'O. ; ils se terminent par des reliefs de côtes tournés vers l'E., qui dominent des dépressions creusées dans les couches de terrains tendres et imperméables. Les lignes de côtes forment des arcs continus, nettement distincts pour la plupart : côtes de Moselle et de Meuse, côte des Bars, côte ou falaise de l'Île-de-France. Les dépressions humides sont la Woëvre, la Champagne humide, les plaines de la bordure morvandelle ;
– l'ouest, constitué par des couches de terrains résistants moins épaisses, moins continues et moins nombreuses et qui est caractérisé par des reliefs de côtes moins élevés et moins réguliers ;
– le nord, où s'étendent de vastes plateaux crayeux (Picardie, pays de Caux, Thiérache), recouverts d'une pellicule imperméable d'argile à silex. Cette formation superficielle supporte elle-même souvent une couche plus ou moins épaisse de limons, apportés par les vents de l'époque glaciaire. Deux « boutonnières » orientées du S.-E. au N.-O. : le Bray et le Boulonnais, y font apparaître des terrains plus anciens ;
– le sud, région basse, aux reliefs effacés, aux côtes discontinues, s'étend jusqu'au Berry. D'immenses nappes de sables descendues du Massif central voilent les couches sédimentaires : en Sologne, dans la Brenne et sur les plateaux de Touraine. Ces régions basses sont traversées par d'amples vallées (Val de Loire) ;
– le centre du Bassin, formé par les couches sédimentaires tertiaires ; celles-ci se présentent en assises calcaires proches de l'horizontale et sont séparées par des horizons argileux et surtout sableux. Ces grandes plates-formes calcaires, souvent couvertes de limons (Beauce), sont limitées par des coteaux en pente raide qui se prolongent par des éperons et des buttes témoins (Hurepoix).

Le Bassin parisien offre également une grande diversité de climats. Le nord-ouest se caractérise par des hivers relativement doux, des étés frais et des précipitations abondantes. Le sud-est et l'est sont marqués par des hivers nettement plus froids, des étés chauds. Le centre et le sud du Bassin ont pour particularité essentielle la sécheresse : ces régions reçoivent moins de 600 mm de pluies.

Au point de vue économique et humain, l'influence de Paris est prépondérante, ayant rejeté à la périphérie (ou du moins à une certaine distance) la présence de villes « indépendantes » (comme Le Mans, Rouen et Le Havre, Amiens, Reims, Nancy et Metz, Orléans et Tours). Celles-ci ont parfois accru cette relative autonomie, avec leur rôle de métropoles des Régions qui recouvrent tout ou partie de ce Bassin parisien (→ Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Île-de-France, Lorraine, Normandie et Picardie).