Journal de l'année Édition 2002 2002Éd. 2002

Carlo Giuliano ne serait-il pas mort en vain ? Le ton de la déclaration finale du G8 de Gênes marque en effet une rupture. Les participants y déclarent notamment qu'« ils croient à l'importance fondamentale d'un débat public ouvert sur les problèmes-clés auxquels nos sociétés sont confrontées ». Aussi s'engagent-ils à « promouvoir des solutions innovantes fondées sur un large partenariat avec la société civile et le secteur privé », ainsi qu'à « rechercher une coopération renforcée et une solidarité avec les pays en développement fondée sur une responsabilité mutuelle pour combattre la pauvreté ». « Nous sommes déterminés, affirment-ils, à ce que la mondialisation fonctionne pour tous les citoyens, particulièrement pour les plus pauvres de la planète. » Dont acte.

Christophe Péry

Les résultats de Gênes

Concernant l'Afrique, l'un des principaux dossiers à l'ordre du jour, les Huit ont lancé un fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose, doté de 1,3 milliard de dollars. Ils ont adopté un « pacte pour l'Afrique » destiné à promouvoir l'essor économique et social du continent ainsi que la démocratie, l'État de droit et les droits de l'homme, qui concourent également au développement. D'autre part, le G8 a dressé un constat de désaccord sur le dossier du changement climatique entre l'Europe, qui défend le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et les États-Unis, qui le dénoncent. Enfin, il s'est prononcé en faveur de l'envoi d'une mission de « surveillance » au Proche-Orient, faisant progresser l'idée de la présence d'observateurs impartiaux dans la région.