En Europe, l'Espagne et le Portugal ont engagé au printemps 1997 des pourparlers en vue de l'exploitation plus rationnelle des eaux du Tage, du Douro et du Guadiana.

En septembre 1997, 130 experts de 25 pays, réunis à Copenhague, ont présenté les résultats les plus récents sur la gestion des ressources de la planète. La conférence a notamment abordé le problème du manque d'eau dans le bassin de la Méditerranée et la pollution par les nitrates et les pesticides. Au Proche-Orient, compte tenu de la situation politique, l'utilisation et le partage des eaux du Jourdain, du Tigre ou de l'Euphrate s'avèrent pour le moins problématiques. L'eau a, dans ce cas précis, une importance vitale et stratégique.

L'avenir de l'eau, considérée comme une ressource indispensable à la vie et au bien-être de l'humanité, est d'ores et déjà compromis. Il s'avère urgent de développer, tant au niveau de chaque État qu'au niveau des régions et des sous-régions, des politiques adéquates et pertinentes permettant de rationaliser l'exploitation des gisements, d'améliorer la gestion de la ressource eau, et son traitement, et de réduire au maximum toutes les formes de pollution des eaux superficielles.

Les eaux souterraines

Les différents continents renferment des réserves d'eau souterraine, gisements très importants dont la localisation est inféodée à des structures géologiques particulières et qui doivent leur existence aux conditions climatiques actuelles ou passées. Parmi ces aquifères profonds, dans lesquels les eaux peuvent se déplacer à différentes vitesses sur de longues distances, on distingue les nappes libres, c'est-à-dire les nappes d'eau à niveau variable qui sont surmontées de terrains sédimentaires perméables, et les nappes captives, qui sont situées sous des terrains imperméables.

Si les premières ont des rapports, même ténus, avec le cycle de l'eau, les secondes, dites « fossiles », n'ont plus aucun rapport avec les climats actuels et leur renouvellement n'est donc plus assuré. Autrement dit, l'exploitation des nappes fossiles peut conduire à leur tarissement à plus ou moins long terme. Au Texas, par exemple, les réserves des High Plains, exploitées depuis le début du siècle au rythme de 6 milliards de m3 par an, seront épuisées vers 2030. En Arabie saoudite ou en Libye, l'essentiel de l'eau consommée ou utilisée à des fins agricoles et industrielles est extrait des nappes fossiles. À quelle source d'approvisionnement fera-t-on appel lorsque ces gisements seront épuisés ?

Philippe Chamard

Bibliographie
Dossiers dans : Sciences & Avenir, no 354 ;
le Nouvel Observateur, collection « Dossiers », no 11 ;
Actuel Développement, no 56/57 ;
la Recherche, no 221.