Journal de l'année Édition 1993 1993Éd. 1993

Les médecins américains envisagent la possibilité d'un rétrovirus inconnu qui reste à isoler et qui serait responsable de ce nouveau type de sida. Le professeur Luc Montagnier estime au contraire qu'il s'agit plus simplement d'un virus HIV1 défectif qui ne peut être décelé au moyen de techniques simples. Il fait état de cas où le virus HIV1 n'a pu être mis en évidence qu'après la cinquième culture virale ou par la recherche d'anticorps dans les urines (technique qui n'a pas été employée aux États-Unis).

La question des sidas séronégatifs reste posée.

Sida sans virus

Les cas de « sida sans virus », qui ont créé l'événement à la conférence internationale d'Amsterdam ont fait l'objet d'une réunion spéciale d'experts à Genève. Il n'existe ni de sida sans virus ni de troisième virus, affirment les spécialistes.

Le sida

Le nombre de cas déclarés dans le monde a été multiplié par cent en dix ans : en 1992, il y aurait 13 millions d'individus infectés (1,1 million d'enfants), dont 7 millions en Afrique. En 1992, 2,70 dollars ont été dépensés aux États-Unis par personne pour la prévention contre 1,8 en Europe occidentale, 0,07 en Afrique et 0,03 en Amérique du Sud.

Le déchiffrage du génome humain (ensemble des gènes portés par les chromosomes). Dans le cadre d'un projet international (où les États-Unis et la France sont les plus engagés), des chercheurs décodent l'information du génome humain. Pour le moment, environ 35 % des 50 000 à 100 000 gènes sont connus, et le décodage devrait être achevé d'ici deux ans.

Transplantations

Pour la première fois, en juin 1992, des médecins ont réalisé une xénogreffe (greffe effectuée sur un organisme appartenant à une espèce différente) hépatique : en Pennsylvanie, un foie de babouin a été transplanté sur un homme souffrant d'une hépatite B. Le malade est décédé deux mois plus tard des suites d'une infection d'origine inconnue, mais l'efficacité des xénogreffes n'est pas remise en cause.

Greffe de foie

À Lyon, une fillette subit une greffe de foie à partir d'un greffon prélevé chez son père. Le problème des donneurs vivants dans le domaine des greffes hépatiques n'est pas le même qu'avec les autres organes, car le foie est le seul organe qui se régénère.

Le paradoxe français

Les Français, qui ne se privent pas de faire des repas copieux, arrosés de bons vins, et qui consomment plus de beurre et de foie gras que les Américains, sont pourtant nettement moins sujets aux maladies cardio-vasculaires. Un article de la revue médical, The Lancet (20 juin 1992) propose une solution : la consommation de vin compenserait en partie les effets négatifs liés à la consommation de graisses, et limiterait donc les risques cardiovasculaires.

Dr Georges de Corganoff