Le suspense dramatique du match France-Allemagne et la qualité du jeu français auront également marqué les mémoires de tous les observateurs étrangers. Cela, cependant, ne saurait éclipser l'ensemble d'un tournoi, extravagant par certains côtés et rassurant par d'autres.

Le Mundial espagnol couronne le football italien pour la troisième fois. Finaliste en 1970 à Mexico, quatrième en 1978 en Argentine, l'Italie n'a pas volé sa victoire, écartant de sa route, les uns après les autres, tous les favoris désignés (Argentine, Brésil, Allemagne). Elle rejoint donc le Brésil en tête du palmarès général de l'épreuve. La victoire italienne se situe dans la lignée d'un Mundial qui n'a cessé de remettre en cause les réputations les mieux établies. À la floraison de résultats étonnants des petits pays aux dépens des grands, telle la victoire de l'Algérie sur l'Allemagne (2-1), il convient d'ajouter l'absence de toute représentation sud-américaine en demi-finales, pour la première fois depuis 1966, et la piètre performance de l'Espagne, pays organisateur.

Malgré la chaleur et la longueur accrue de l'épreuve (24 concurrents au lieu de 16), il semble que le football soit reparti gagnant d'Espagne. Une dizaine de rencontres sur cinquante-deux ont tenu les téléspectateurs du monde entier en haleine. La systématisation du 4-4-2, à de rares exceptions près, n'a pas confirmé les craintes émises par beaucoup de spécialistes. On pourrait dire que le jeu a reculé (renforcement du milieu de terrain) pour mieux sauter (attaquer). La France symbolise à merveille cette évolution, que nie pourtant un expert aussi avisé que Pelé, qui considère l'édition 82 comme la plus médiocre depuis 1970.

S'il fallait trouver des défauts au Mundial, ils affecteraient davantage son intendance (organisation parfois défectueuse, exploitation mercantile du sport) que le jeu proprement dit. L'arbitrage demeure cependant un problème.

Au bout du compte, le douzième Mundial figure comme un Mundial dynamique en son déroulement et ouvre des perspectives de relance.

L'équipe de France

Entraîneur : *HIDALGO.

Gardiens : 1. BARATELLI (PSG) ; 21 CASTANEDA (Saint-Étienne), PL ; 22 ETTORI (Monaco), ANG, KWT, CS, A, IRL. D. NORD, D.

Défenseurs : 2 AMOROS (Monaco), KWT, CS, IRL. D. NORD, D, PL ; 3 BATTISTON (Saint-Étienne), ANG, A, D ; 4 BOSSIS (Nantes), ANG, KWT, CS, A, IRL. D. NORD, D ; 5 JANVION (Saint-Étienne), KWT, CS, A, IRL. D. NORD, D, PL ; 6 LOPEZ (Saint-Étienne), ANG, KWT, D, PL ; 7 MAHUT (Metz), PL ; 8 TRÉSOR (Bordeaux), ANG, KWT, CS, A, IRL. D. NORD, D, PL.

Milieux de terrain : 9 GENGHINI (Sochaux), KWT, CS, A, IRL. D. NORD, D ; 11 GIRARD (Bordeaux), ANG, A, PL ; 12 GIRESSE (Bordeaux), ANG, KWT, CS, A, IRL. D. NORD, D ; 13 LARIOS (Saint-Étienne), ANG, PL ; 10 PLATINI (Saint-Étienne), ANG, KWT, CS, IRL. D. NORD, D ; 14 TIGANA (Bordeaux), ANG, A, IRL. D. NORD, D, PL.

Attaquants : 15 BELLONE (Monaco), PL : 16 COURIOL (Monaco), IRL. D. NORD, PL ; 17 LACOMBE (Bordeaux), KWT, CS, A ; 18 ROCHETEAU (PSG), ANG, A, IRL. D. NORD, D ; 19 SIX (Stuttgart), ANG, KWT, CS, A, IRL. D. NORD, D, PL ; 20 SOLER (Bordeaux), ANG, KWT, CS, A, IRL. D. NORD, PL.

* ANG : Angleterre ; IRL. D. NORD. : Irlande du Nord.

Dino Zoff
(Italie)

40 ans

106 sélections

1,82 m

78 kg

Juventus de Turin

Un monument du football et un phénomène de longévité. Reste à 40 ans, pour sa troisième Coupe (74-78-62), un des meilleurs gardiens du monde. Sobre, clairvoyant, sûr, sens aigu du placement N'a encaissé que six buts en sept rencontres du Mundial 82. Détient le record d'invincibilité en match international : 1 145 minutes sans encaisser un but.

Paolo Rossi
(Italie)

27 sélections

1,78 m

72 kg

Juventus de Turin

Buteur roi du Mundial 82 (6 fois en 4 matches) Sacré meilleur joueur de la compétition par les journalistes Vivacité, art du démarquage. A terrassé à lui seul le Brésil, grand favori, en inscrivant trois buts superbes. Brillant retour nu football, après deux ans d'absence à la suite du scandale des matches truqués du championnat italien en 1980.

Falcao
(Brésil)

28 ans