Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

habillement (suite)

Quelques industries de l’habillement


Chapellerie

Le feutre de laine et le feutre de poil animal (poils de lapin ou de lièvre agglomérés) sont les deux qualités de feutre destinées à la chapellerie, chacune correspondant à deux catégories de producteurs différents. Ces derniers fabriquent des produits finis : chapeaux de feutre pour hommes ou forme de feutre pour chapeaux de femmes. Les deux principaux centres de production se situent à Espéraza (Aude) surtout pour la laine et à Chazelles (Haute-Loire) pour le poil. À la suite d’un mouvement de concentration, trois groupes d’entreprises assurent la fabrication du feutre. Le feutrage, ou fabrication du feutre, s’opère en milieu humide : il consiste à projeter les fibres sur un cône sous air puisé et en présence d’adjuvants (eau acidulée, eau de savon, émulsion d’huile, bain de carbonate de sodium), et à comprimer ensuite la masse fibreuse.

Les transformateurs qui façonnent les chapeaux à partir de feutre, de paille ou de tissu sont très dispersés et spécialisés, chacun dans un type de chapeau (casquettes, képis, chapeaux de paille, etc.). Des regroupements ont eu lieu, cependant, afin de promouvoir une action commune pour le lancement de certains modèles. Illustrée avant la Seconde Guerre mondiale par Caroline Reboux, Rose Valois, Agnès, la mode du chapeau a régressé depuis lors. Cependant, ces dernières années, il semble que la jeunesse ait un certain goût pour des chapeaux inspirés du passé (cloche 1925, capeline 1930) ou du folklore (toque à la russe), ou les coiffures simplement cocasses (casquette). Le chapeau traduit, alors, non plus le souci d’élégance, comme autrefois, mais un penchant pour le déguisement et pour l’humour.

Vocabulaire de la chapellerie

calotte, partie du chapeau emboîtant la tête.

canotier, chapeau de paille à calotte et bords plats.

capeline, chapeau de femme à grands bords souples.

cloche, chapeau de femme à bords rabattus, ombrant le visage.

demi-feutre, nom donné au feutre composé de poils d’animaux et de laine.

détirer, déformer un feutre par tension afin de l’adapter à une forme choisie.

formage, moule plein servant à la fabrication des chapeaux.

haut-de-forme, chapeau de soie à calotte haute et cylindrique porté par les hommes au xixe s. et aujourd’hui avec la redingote ou l’habit.

lustrage, lissage des poils d’un feutre à la vapeur ou avec une éponge.

marotte, tête de femme en bois ou en carton dont se servent les modistes pour essayer les chapeaux.

melon, chapeau d’homme en feutre rigide, à calotte ronde et bombée et à bords relevés étroits.

taupé, feutre à poils caractérisé par son aspect de fourrure.

toque, coiffure féminine ou masculine à calotte haute et sans bord.


Chaussure

La concentration dans l’industrie de la chaussure française s’imposait pour lutter contre la concurrence étrangère, surtout italienne. En 1968, on ne comptait plus que 670 entreprises, alors qu’on en dénombrait 3 000 en 1950. Le marketing et la pratique du franchising sont utilisés par certaines entreprises : l’industriel offre certains services au détaillant qui, en retour, assure l’écoulement de sa marchandise. Les exportations se font surtout vers la R. F. A. et également vers l’U. R. S. S. Depuis dix ans, le marché français doit tenir compte des articles étrangers : en 1969, les importations italiennes avaient doublé en 2 ans, et, en l’espace de 10 ans, le nombre de paires de chaussures importées était passé de 2 à 32 millions ! Eram est le premier producteur français en ce domaine. Dans la création de la chaussure de luxe, il faut citer ; Roger Vivier, Dürer, Charles Jourdan, etc.

Vocabulaire de la chaussure

botte, chaussure qui gaine le pied et la jambe.

bottier, artisan qui fabrique des bottes et des chaussures sur mesures et cousues main.

bottillon, chaussure à tige montant jusqu’au bas du mollet.

brodequin, chaussure de marche montante et lacée.

cambrure, partie médiane et courbée de la semelle.

Clarks (marque déposée), chaussure de cuir ou de toile à empeigne montante, imitée de celles que portaient les soldats britanniques de l’armée des Indes.

contrefort, pièce de cuir qui sert à renforcer la partie arrière d’une chaussure, au-dessus du talon.

embauchoir, forme de bois ou de plastique munie d’un ressort qui, introduit dans la chaussure, permet de la tendre.

empeigne, dessus de la chaussure.

escarpin, soulier découvert à semelle très mince, avec ou sans talon.

espadrille, chaussure à empeigne de toile et semelle de corde.

mocassin, chaussure basse, sans lacets.

sandale, chaussure formée d’une simple semelle retenue par des lanières.

tige, partie de la chaussure qui enveloppe la cheville ou la jambe.

trotteur, se dit d’un type de chaussure de ville à empeigne montante et à talon large et bas.


Fourrure

Au sens strict du terme, la fourrure concerne uniquement les vêtements taillés dans des peaux d’animaux apprêtées et garnies de leurs poils, définition protégée par la Chambre syndicale de la pelleterie pour bien différencier cette production des « tissus imitant la fourrure », à base de polyamides ou d’acryliques.

Les peaux, produits de chasse ou d’élevage originaires des quatre coins du monde, sont rassemblées annuellement aux grandes foires de Leningrad, Londres, Leipzig, Oslo, New York et Montréal, où les fourreurs viennent s’approvisionner. Les producteurs scandinaves, qui sont parmi les plus importants, se sont groupés en une coopérative internationale, la SAGA. Ses 16 000 éleveurs assuraient, en 1968, 42 p. 100 de la production ; 95 p. 100 des ventes alimentent l’étranger (États-Unis, Allemagne). D’autre part, les importations en Europe de fourrure originaire de Chine se sont accrues depuis 1967 (chat et chien de Chine). Les fourrures précieuses, souvent en voie de disparition, ont suscité des élevages : élevage du vison (États-Unis, Canada, Scandinavie) et du chinchilla (États-Unis). Les visons de mutations, produits d’élevage, offrent des teintes beaucoup plus variées que le vison sauvage : blanc, saphir, tourmaline (beige), noir, etc. On compte aujourd’hui plus de 200 couleurs naturelles de vison d’élevage. En 1969, le vison d’élevage canadien fournissait à peu près les deux tiers du commerce canadien des fourrures ; plus de 1 500 000 peaux sont vendues dans les différentes foires du monde entier.