Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

danse (suite)

L’enseignement de la danse

En France, l’enseignement de la danse est dispensé par le Conservatoire national supérieur de musique de Paris — qui dépend du ministère de l’Education nationale —, par les écoles et conservatoires nationaux et municipaux, l’école de danse de l’Opéra de Paris. Seul le Conservatoire national est un établissement d’enseignement supérieur. Par concours, quatre classes sont accessibles aux filles (de 12 à 16 ans) et deux aux garçons (de 13 à 18 ans). La durée des études chorégraphiques est de cinq ans. Des études secondaires, à mi-temps, ainsi qu’un enseignement musical (solfège et théorie) sont obligatoires. L’école de danse de l’Opéra a pour mission de former les danseurs et danseuses du corps de ballet de l’Opéra de Paris. Parallèlement à l’enseignement chorégraphique (danse classique, ancienne, moderne, hindoue, de caractère, répertoire, mime...), une scolarité, accordée à mi-temps en 1976, est obligatoire (jusqu’au baccalauréat).

L’enseignement privé reste sans contrôle. La loi du 1er décembre 1965, dont les décrets d’application ne sont pas encore promulgués, prévoit la création d’un diplôme obligatoire tendant à réglementer la profession de professeur de danse.


La classe de danse

Qu’elle soit séance d’étude, de travail ou d’entraînement, la classe de danse se déroule selon un schéma à peu près identique pour tous les élèves et même pour les danseurs accomplis. Seule la gradation dans la difficulté des exercices la différencie. Toutefois, un garçon travaillera les « portés » et sans doute plus les sauts et les tours en l’air que les filles, qui, elles, étudieront le travail « sur pointes », après plusieurs années d’exercices « à terre ».

La leçon de danse comporte le même travail de base pour tous. Elle se compose de deux grandes parties : la barre et le milieu.

• La barre. Ce sont des exercices qui sont exécutés avec, comme point d’appui, une barre de bois courant le long des murs du studio, à un mètre environ du sol. Les cinq positions fondamentales étant connues, et l’en-dehors acquis, tous les exercices partiront de l’une d’elles et ramèneront les pieds à une position précise. Le travail de la barre, qui dure environ 25 minutes, est capital ; son but est de « chauffer » les muscles et d’assouplir le corps. La gamme des exercices va des pliés aux dégagés en passant par le travail des chevilles, les ronds de jambe à terre ou en l’air, les relevés, les petits et les grands battements, etc.

• Le milieu. Comme son nom l’indique, cette partie s’exécute au centre de la classe. Elle débute par l’adage, suite de mouvements lents destinés à parfaire l’équilibre de l’exécutant, la recherche de l’équilibre étant primordiale, car le danseur va se trouver dans des attitudes ou des sauts déportant sans cesse son centre de gravité. Au cours de cet adage, on travaille également les ports de bras, les mouvements cambrés, les relevés, les attitudes, les arabesques, etc. Ensuite, on aborde l’« allegro », partie constituée de mouvements vifs, comme les sauts, la petite et la grande batterie, puis les pirouettes et les tours. Chaque exercice est précédé de ce que l’on appelle une préparation : c’est un court temps pendant lequel sont convenablement placés le corps, les bras, les jambes et les pieds.


Les emplois

Au xviiie s., la gamme des emplois était relativement restreinte, et l’on distinguait trois catégories de danseurs : noble (en raison de l’allure et du maintien harmonieux), de caractère (qui interprète les danses authentiques du folklore, ou inspirées de celui-ci), de demi-caractère (qui interprète aussi bien les danses de caractère que les danses classiques). Les danseuses occupaient souvent des emplois de « travestis ».

Actuellement, le danseur ou la danseuse, attaché à une compagnie de ballet, fixe (en général rattachée à un théâtre), ou itinérante (effectuant des tournées internationales), ou à titre d’artiste invité (dit encore « en représentation »), peut se spécialiser dans un des emplois d’une gamme plus étendue (burlesque, grave ou sérieux, noble, de caractère, romantique, d’école ou classique, etc.) ou même en cumuler plusieurs.

Pour sa réception de soliste ou d’étoile, le danseur ou la danseuse interprète souvent un ballet ou un extrait particulier (qu’en Italie on désigne paradoxalement sous le nom de pas d’adieu), alors qu’en fin de carrière un artiste « fait ses adieux » au cours d’une ultime soirée où il danse une dernière fois son plus grand rôle.

H. H.


Quelques grands noms de la danse (milieu du xviie s. - milieu du xxe s.)


Jean Balon

ou Ballon (Paris 1676 - id. 1739). Remarquable par sa légèreté, c’était un danseur noble qui excellait dans les pas de deux.


Marie-Anne de Cupis de Camargo,

dite la Camargo (Bruxelles 1710 - Paris 1770). Brillante dans les airs vifs et les mouvements rapides, elle battait l’entrechat six avec aisance (laissant voir ses pieds grâce à ses jupes raccourcies).


Louis Dupré

(Rouen 1697 - 1774). Élégant, d’une rare souplesse, il excellait dans la batterie, les tours et surtout les temps d’aplomb. Il était surnommé le « dieu de la danse ».


Franziska Elssler,

dite Fanny Elssler (Vienne 1810 -id. 1884). Une des quatre grandes danseuses romantiques, elle s’opposa à Maria Taglioni par son style brillant et rapide.


Mademoiselle Fontaine

ou La Fontaine, dite encore de La Fontaine (1655-1738). Elle fut la première danseuse professionnelle.


Patrick Healey-Kay,

dit Anton Dolin (Slinfold, Sussex, 1904). Virtuose, remarquable technicien, il a été le plus grand danseur anglais de la première moitié du xxe s.


Tamara Karsavina.

V. ballets russes.


Olga Lepechinskaïa

(Kiev 1916). Remarquable par la puissance de sa technique, elle fut l’une des plus grandes danseuses soviétiques de sa génération.


Serge Lifar.

V. l’article.


Lilian Alicia Marks,

dite Alicia Markova (Londres 1910). Elle fut la plus grande danseuse romantique contemporaine.


Vaslav Nijinski.

V. ballets russes.


Galina Oulanova

(Saint-Pétersbourg 1910). Brillante technicienne, remarquable interprète, elle a été la meilleure danseuse soviétique de sa génération.


Anna Pavlova.

V. l’article.


Jules Perrot

(Lyon 1810 - Paramé 1892). Il a été l’un des rares danseurs de la période romantique à pouvoir rivaliser avec les danseuses de l’époque par son talent dramatique et sa légèreté aérienne.


Marie Sallé

(1707 - Paris 1756). Célèbre pour la grâce et l’expression de ses danses, elle se fit remarquer par ses innovations en matière de costumes.


Michael Somes

(Horsley, Gloucestershire, 1917). Il a été le plus grand danseur noble du ballet anglais contemporain.


Olga Spessivtseva

(Rostov-sur-le-Don 1895). Elle a été une des grandes danseuses romantiques du début du xxe s.


Maria Taglioni.

V. l’article.


Gaétan et Auguste Vestris.

V. l’article.