Cano (Alonso) (suite)
Entré dans les ordres en 1652, Alonso Cano obtient une prébende à Grenade, sa ville natale, où il vivra le plus souvent désormais. Il incline de plus en plus vers le baroque. Ses figures sont construites sur d’amples diagonales, et l’espace de ses tableaux semble projeté hors du cadre (Mort de saint François à la Real Academia de San Fernando de Madrid). En dépit de l’hostilité du chapitre de la cathédrale de Grenade, il consacre une partie importante de son temps à la décoration de ce monument. Pour la rotonde de l’abside, il exécute les sept grands tableaux de la Vie de la Vierge, qui comptent parmi ses peintures les plus achevées.
À Grenade, Alonso Cano revient aussi à la sculpture sur bois polychrome, avec un métier renouvelé. Il s’agit de statues de petites dimensions, délicatement modelées, remplies de tendresse sous leurs accoutrements baroques, comme la Vierge de Bethléem de la cathédrale. Peu de temps avant sa mort, il donne les plans pour la façade de celle-ci, sans conteste son meilleur morceau d’architecture, une œuvre dépouillée qui affirme les lignes de force et les articulations, avec une prédominance marquée des lignes horizontales.
Le prestige du peintre, qui fit la réputation d’Alonso Cano auprès de ses contemporains, a bien baissé. Actuellement, c’est à sa sculpture qu’on s’adresse de préférence pour prendre contact avec sa personnalité artistique.
M. D.
M. E. Gómez-Moreno, Alonso Cano (Madrid, 1954). / H. E. Wethey, Alonso Cano pintor (Madrid, 1958).