Wei Jingsheng
Homme politique chinois (1950).
Wei Jingsheng est le fils d'un cadre du Parti communiste chinois. En décembre 1978, à Pékin, sur le « mur de la démocratie » de la place Tian An Men, il afficha un dazibao (affiche à grands caractères) intitulé la Cinquième Modernisation, la démocratie – en référence aux « Quatre Modernisations » souhaitées par Zhou Enlai (agricole, industrielle, technologique, militaire). Wei y dénonçait la « médecine de charlatan » que constitue selon lui le marxisme-léninisme, et affirmait que ce n'est qu'avec cette « cinquième modernisation » que les quatre autres seraient réalisables : le peuple seul faisant l'histoire, il convient donc de lui laisser les moyens de s'exprimer. Wei fut arrêté le 29 mars 1979 à la suite d'un nouveau dazibao, dénonçant cette fois Deng Xiaoping, intitulé Démocratie ou nouveau despotisme, dans lequel il déclarait notamment : « Que vaut la démocratie sans liberté d'expression ? Sans droit de critiquer les gens au pouvoir ? » Il fut alors condamné à quinze années de prison pour activité contre-révolutionnaire et vente de secrets d'État. En 1990, il fut transféré dans un camp de travail forcé au Hebei, relâché en septembre 1993, puis il disparut en avril 1994 – enlevé par les autorités – et fut de nouveau incarcéré en 1995. En novembre 1997, il fut autorisé à recevoir des « soins » à l'étranger et s'exila alors aux États-Unis.
Il a reçu le prix de la paix Olof Palme en 1995 et le prix Sakharov de la liberté de pensée en 1996.