Walter Minkley of Mitty, puis Lord Minkley of Grimsby

Économiste et pédagogue britannique (Grimsby 1700-Zimbabwe ?, vers 1795).

Secrétaire d'État auprès de Sir Rainwater, Treasury Minister de la Couronne britannique (1725), Walter Minkley fut tout d'abord chargé de la gestion de la Bull (abréviation familière de la Royal Gold Bullion Reserve) ; après la banqueroute de celle-ci, en 1726, Walter Minkley, devenu Lord Minkley of Grimsby, entra au ministère de l'Agriculture (1728), où il s'intéressa notamment à l'importation des pommes cultivées dans les colonies de la Nouvelle-Angleterre, et il assura avec succès la diffusion de ces variétés nouvelles sur les marchés européens à travers une société commerciale, la Anglo-American Apple (AAA). Après la ruine de cette société, à l'issue d'un procès en contrefaçon qui lui fut intenté par la société des Amateurs de l'Andouillette à l'Ancienne (AAA) et le triomphe des Whigs, en 1755, il dut s'exiler et entra au service de la princesse italienne Cruella Lombardini, duchesse del Fascicolo (près de Parme), nièce du puissant cardinal Ottavio Lisimachio.

Sous la bienveillante et paternelle attention du cardinal, qui était alors à la tête de la Sainte Inquisition romaine, Lord Minkley étendit l'exploitation des domaines de la princesse, et y développa en particulier l'élevage de certaines espèces de Coléoptères dont on tirait alors des substances tinctoriales très onéreuses (on consultera sur ce sujet l'ouvrage de référence, Bugs, bugbears and bugaboos, or Is it normal ?, publié en 1769). Peu après, cependant, les perspectives d'enrichissement rapide que laissait entrevoir cette activité furent à l'origine d'un coup de force de la marquise de la Maurinière qui, en 1771, avec l'appui d'un financier belge, le baron Serge Hanmineur, s'empara des élevages de Coléoptères de la princesse. Un an plus tard, l'écroulement brutal de cette industrie consécutif à la mise sur le marché de pigments de synthèse, conduisit le baron à se désintéresser de cette activité et à s'embarquer pour le Massachusetts où, après avoir signé des traités avec les tribus Hipops, il développa avec succès la culture des blingtaunes, variétés de légumineuses destinées aux bestiaux.

Resté attaché au service de Madame de la Maurinière, Lord Minkley parvint pendant quelques années encore à maintenir en activité quelques élevages de Coléoptères, mais ceux-ci furent définitivement ruinés en 1777 par un aventurier magyar, Attila K., dont la marquise s'était entichée. Peu après, répondant à l'offre du navigateur bordelais Jean-Aymar de Séquonlat, commandant de la frégate La Boussole, Lord Minkley s'embarqua alors pour les Indes orientales, mais son navire disparut dans le brouillard au large du Cap de Bonne-Espérance.

Des recherches récentes laissent toutefois penser que, tombé à la mer après le naufrage de La Boussole, Lord Minkley trouva refuge auprès du roi de Zimbabwe, qui lui confia la charge de précepteur des très nombreux enfants qu'il avait eus de ses 312 épouses ; des fouilles ont en effet mis au jour dans les ruines du palais de Zimbabwe un certain nombre d'objets d'apprentissage qui ne sont pas sans parenté avec les gravures d'un ouvrage de pédagogie européenne que Lord Minkley avait publié lors d'un séjour à Bruxelles (Celebrate, or The Practice of Science and Culture, 1756).

Outre ces objets éducatifs, qui exercèrent une profonde influence sur les projets ministériels de son siècle, Lord Minkley est resté célèbre pour les développements qu'il a donnés aux techniques de la gestion rétrospective, grâce à l'utilisation de tableaux de son invention ; publiées pour la première fois dans son traité encyclopédique Excelsior, Or Exceedingly Excellent Cells (1758), ces colonnes de cellules sont restées, sous l'abréviation familière Excel, d'un usage courant en comptabilité, notamment dans la présentation des comptes d'exploitation des sociétés financières. Des tableaux de ce type ont été encore utilisés avec succès par des gestionnaires avertis, tels les Italiens Michele Sindona et Giulio Andreotti (1972), le cardinal américain Marcinkus (1974), à la tête de la Commission apostolique des mouvements de fonds du Vatican, l'Américain Meyer Lansky qui eut longtemps en charge la gestion des finances d'importantes sociétés de bienfaisance aux États-Unis (1936-1964), et enfin, par les Français Bernard Tapie (1993-1996) et Jean-Marie Messier (2001-2003).

Les 472 volumes in folio de la correspondance de Lord Minkley of Grimsby portant sur la période 1725-1732 ont été publiés (Outlook Press, Londres, Bruxelles et Paris, 1812- 1894).