Joshua Lederberg
Microbiologiste et généticien américain (Montclair, New Jersey, 1925-New York 2008).
Il a ouvert la voie à l’analyse génétique des bactéries et joué un rôle pionnier dans l’étude des mécanismes moléculaires de l’action des gènes. En 1946, à une époque où l’on pensait que les bactéries se reproduisent en se divisant, donc en restant génétiquement identiques, il mit en évidence, avec E. Tatum, la recombinaison sexuelle (par conjugaison) de la bactérie Escherichia coli (colibacille), prouvant ainsi que celle-ci peut se reproduire par un processus sexuel engendrant un nouvel organisme qui hérite des caractéristiques génétiques de ses deux parents.
Puis, au cours des années 1950, il découvrit, notamment avec son épouse, le phénomène de transduction virale, par lequel des virus infectant des bactéries (ou bactériophages) peuvent transférer des fragments de leur A.D.N. au sein de ces bactéries hôtes et les insérer dans le génome bactérien. Cette découverte a été à la base du développement ultérieur du génie génétique.
Il a reçu pour ces travaux le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1958, conjointement avec G. W. Beadle et E. Tatum.
Après l’avènement de l’ère spatiale, il mit en garde contre les risques de contamination de la Lune et des planètes par des bactéries apportées de la Terre. Inventeur du terme exobiologie, il participa au programme américain Viking d’exploration de la planète Mars par des sondes automatiques, en développant des instruments destinés à détecter la présence d’éventuels micro-organismes sur cette planète.
Membre du Comité des sciences du département de la défense des États-Unis à partir de 1979, il attira l’attention du gouvernement américain sur les menaces du bioterrorisme et la réémergence des maladies infectieuses. En 1994, il présida le comité du ministère américain de la défense chargé d’étudier les effets sanitaires de la guerre du Golfe.