Edwin Stephen Goodrich

Anatomiste britannique (Weston-upon-Mare, Somerset, 1868-Oxford 1846).

Orphelin de père à deux semaines, il passe son enfance et une partie de sa jeunesse dans le midi de la France. Il ne retourne dans son pays natal qu'à l'âge de vingt ans. À Londres, il suit des cours d'art avant de s'apercevoir que sa véritable vocation est la zoologie. Il s'oriente donc vers cette voie et s'inscrit comme étudiant à l'université d'Oxford en 1892. Il y fera toute sa carrière. Très vite, il devient l'assistant d'un professeur d'anatomie comparée renommé, Edwin Ray Lankester (1847-1929), dont il occupera ensuite la chaire, de 1925 à 1945.

Alors qu'il n'est encore qu'un jeune assistant à Oxford, Edwin Goodrich est amené à participer au réaménagement des collections zoologiques du musée de l'université. Il prend sa tâche à cœur et s'emploie à faire un tri parmi les objets exposés en fonction de leur intérêt pédagogique. Sous son impulsion, le musée deviendra un véritable instrument de travail pour les étudiants.

Lors du réaménagement des collections, il est confronté à un problème de paléontologie : celui posé par la mâchoire inférieure du premier mammifère du mésozoïque que l'on ait découvert. Dans un mémoire paru en 1914 et qui fait grand bruit, il réfute brillamment la théorie communément admise à propos de la denture de ce lointain ancêtre de notre espèce. L'année précédente, il s'est distingué en donnant une description particulièrement remarquable des organes excréteurs des néréis, des animaux vermiformes à deux antennes que l'on trouve à marée basse sur de nombreuses côtes. Son étude initie une longue suite de travaux sur les organes et conduits excréteurs des invertébrés ou des vertébrés qui contribuent à élucider le processus de formation de l'appareil uro-génital tel qu'il existe chez l'homme.

La curiosité d'Edwin Goodrich, toujours en éveil, l'incite à se pencher sur toutes sortes de problèmes ayant trait à l'évolution des espèces, qu'il résout avec une patience de détective. Ainsi, il s'intéresse à l'homologie : deux organes sont dits homologues lorsqu'ils possèdent même structure fondamentale et même origine embryonnaire, sans obligatoirement avoir la même fonction. Au terme de longues recherches, il apporte la preuve de l'homologie fondamentale entre les nageoires paires des poissons (celles qui ne sont pas situées dans le plan de symétrie de l'animal) et les membres des vertébrés. On lui doit aussi des études très poussées sur la structure des arêtes de poissons et sur l'origine de l'amphioxus, un animal marin qui conserve des caractères très primitifs et grâce auquel on peut retracer les étapes de l'évolution des vertébrés à partir d'un ancêtre commun.

Edwin Goodrich a publié de nombreux écrits. Son œuvre capitale, Études sur la structure et le développement des vertébrés, paraît en 1930. Tous les grands problèmes de la morphologie s'y trouvent abordés dans un esprit puissamment original. Remarquable dessinateur, Edwin Goodrich illustra lui-même tous ses ouvrages. Ses schémas de cours au tableau noir présentaient de telles qualités de clarté et d'élégance que ses étudiants lui demandaient parfois l'autorisation de les photographier.