Albert Fert

Physicien français (Carcassonne 1938).

Malgré son attirance pour la photographie et le cinéma et sa passion pour le rugby (qu’il pratiquera jusqu’à 35 ans), il choisit de s’engager dans la recherche. Ancien élève de l’École normale supérieure (1962), docteur ès sciences physiques (1970), il devient ensuite responsable d’un groupe de recherche au Laboratoire de physique des solides d’Orsay (1970-1995). Professeur à l’université Paris-XI (Orsay) depuis 1976, il est, en 1995, l’un des fondateurs, à Orsay, d’une unité mixte de physique associant le C.N.R.S. et le groupe industriel Thales, au sein de laquelle il poursuit désormais ses travaux.

Ses recherches portent sur la physique de la matière condensée. Elles ont été initialement consacrées à l’étude de nombreux problèmes de la physique des métaux et du magnétisme. Ses expériences ont ainsi établi l’influence du spin sur la conduction électrique dans les matériaux ferromagnétiques, révélé les asymétries de la diffusion des électrons par des impuretés magnétiques, ou encore permis de caractériser l’anisotropie magnétique des verres de spin. Dans le domaine théorique, il a introduit notamment le modèle décrivant la conduction polarisée de spin dans les métaux ferromagnétiques. Au milieu des années 1980, il a été l’un des pionniers des études de nanostructures magnétiques. En 1988, il a découvert, indépendamment de P. Grünberg, le phénomène de magnétorésistance géante sur des multicouches magnétiques (de fer et de chrome) et a pu l’interpréter en s’appuyant sur ses travaux antérieurs. Il a contribué ensuite au développement de l’électronique de spin (ou spintronique), issue de cette découverte, un domaine de recherche aujourd’hui en forte expansion. Élu à l’Académie des sciences en 2004, il a partagé avec P. Grünberg le prix Nobel de physique en 2007.