Edward Drinker Cope

Paléontologiste américain (Philadelphie 1840-Philadelphie 1897).

Il a découvert de nombreuses espèces de vertébrés fossiles (dinosaures, mammifères) et établi plusieurs lois importantes de l'évolution : non-spécialisation des espèces souches, radiation évolutive, augmentation de la taille, etc. Rien, pourtant, ne prédisposait ce fils de quakers prospères de Philadelphie à s'intéresser à la faune des premiers âges de la Terre. Sa vocation s'éveille vers l'âge de 14 ans, quand il découvre le monde des animaux. En 1859, il s'initie à la zoologie en établissant un nouveau catalogue pour la collection de reptiles de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie. Il se consacre tout entier à ses recherches et à ses publications. Celles-ci portent d'abord sur les vertébrés à sang froid (reptiles, amphibiens, poissons) de l'Amérique du Nord. Mais, à partir de 1866, il s'oriente vers l'étude des fossiles ancêtres de ces animaux.

Entre 1871 et 1879, Cope passe chaque année environ huit mois dans l'Ouest avec des équipes de prospection géologique. Il y découvre tout un monde de créatures étonnantes, dont certaines rappellent des types déjà connus en Europe et dont d'autres sont entièrement nouvelles, tels ces dinosauriens gigantesques de l'ère secondaire ou ces reptiles volants et mammifères étranges du jurassique ou du crétacé. Il décrit environ mille espèces de vertébrés aujourd'hui disparus et ses études bouleversent les données de la paléontologie en repoussant l'origine des mammifères beaucoup plus loin dans le temps. Ses découvertes et les réflexions qu'elles lui inspirent forment la matière de ses quelque 1 400 publications : un certain nombre d'entre elles portent sur l'évolution et constituent une tentative d'explication des transformations des êtres vivants. Cope critique les théories darwiniennes : tout en admettant que la sélection peut jouer un rôle éliminatoire, il lui refuse celui de facteur de l'évolution ; selon lui, l'apparition et l'origine d'un animal ne sont pas liées à son aptitude à survivre. Il attribue les changements de structure des animaux au cours des âges à la volonté, consciente ou inconsciente, et aux habitudes. Considéré comme le chef de l'école néolamarckienne, Cope a exercé une influence très importante à la fin du xixe s. et au début du xxe s.

En dépit de la notoriété que lui ont value ses travaux, Cope a connu dans sa vie des moments difficiles. En 1879, son grand ennemi, Marsh, fait supprimer les subventions gouvernementales dont il bénéficie jusqu'alors pour ses recherches et ses publications. En 1880, il perd sa fortune à la suite de placements miniers malencontreux. Il lui faut vendre à l'American Museum of Natural History de New York sa précieuse collection de fossiles. L'université de Pennsylvanie lui vient en aide en lui confiant en 1889 un poste d'enseignant en géologie, puis, un peu plus tard, la chaire de zoologie et d'anatomie comparée, qu'il conservera jusqu'à sa mort.