Joseph Chamberlain
Homme politique britannique (Londres 1836-Birmingham 1914).
Maire de Birmingham (1873-1876), député libéral en 1876, il se voit confier par Gladstone le ministère du Commerce, où il défend un vaste programme de réformes sociales. Favorable à une certaine autonomie de l'Irlande, il est cependant hostile au Home Rule de Gladstone, et rompt avec lui, provoquant une scission entre libéraux gladstoniens et unionistes. Ministre des Colonies (1895-1903) dans les ministères Salisbury et Balfour, il pratique une politique d'expansion qui l'amène à la guerre contre les Boers. Il accorde en 1900 le statut de dominion à la Fédération australienne. Partisan d'un impérialisme fédéraliste, hostile au libre-échange, il lance l'idée d'une « préférence impériale », destinée, par le jeu des tarifs douaniers, à favoriser les échanges à travers les divers pays de l'Empire. Devant les réticences de ses collègues, il démissionne en 1903. Les élections de 1906 voient l'effondrement de la coalition unioniste.
Son fils, sir Joseph Austen Chamberlain (Birmingham 1863-Londres 1937), député libéral-unioniste en 1892, est chancelier de l'Échiquier de 1903 à 1906 et de 1919 à 1921. Ministre des Affaires étrangères (1924-1929), il joue un rôle de premier plan sur la scène internationale. Sa politique de détente dans le cadre de la Société des Nations aboutit à la signature des accords de Locarno (octobre 1925), ce qui lui vaut, cette même année, le prix Nobel de la paix. Il contribuera également à la signature du pacte Briand-Kellogg (1928).
Sir Arthur Neville Chamberlain (Edgbaston, près de Birmingham, 1869-Heckfield, près de Reading, 1940), demi-frère du précédent, devient député conservateur en 1918. Chancelier de l'Échiquier de 1931 à 1937, il donne une impulsion décisive à la réorganisation et à la modernisation de l'économie britannique au lendemain de la crise de 1929, et participe aux accords d'Ottawa (1932). Premier ministre en 1937, il essaie de maintenir la paix par une politique de concessions, et signe les accords de Munich (septembre 1938). Devant l'invasion de la Pologne, il déclare la guerre à l'Allemagne (septembre 1939), puis cède la direction des affaires à W. Churchill en mai 1940.